PANICS (1988)

Seule survivante de l’immolation collective d’une secte, une jeune femme est hantée par les visions cauchemardesques de son ancien gourou…

BAD DREAMS

 

1988 – USA

 

Réalisé par Andrew Fleming

 

Avec Jennifer Rubin, Bruce Abbott, Richard Lynch, Dean Cameron, Harris Yulin, Susan Barnes, John Scott Clough, E.G. Daily

 

THEMA TUEURS

Panics est le premier film d’Andrew Fleming, futur réalisateur de la romance 2 garçons, 1 fille, 3 possibilités, du conte fantastique Dangereuse alliance, de la comédie Espion mais pas trop et de beaucoup d’épisodes de séries TV. Ses premiers pas derrière la caméra sont produits par Gale Anne Hurd (Terminator, Aliens, Futur immédiat – Los Angeles 1991). Grâce à une telle alliée à ses côtés, l’apprenti-réalisateur peut bénéficier des conseils éclairés d’un cinéaste plus aguerri que lui : James Cameron en personne. Ce dernier n’hésite pas à partager avec Andrew Fleming ses idées, ses propositions et ses notes. Il vient même lui rendre visite dès qu’il le peut pendant le tournage. Le scénario de Panics est l’œuvre commune de Fleming et de Steven E. De Souza (48 heures, Commando, Piège de cristal). Le film part donc avec plusieurs atouts en poche. En tête d’affiche, on jette son dévolu sur Jennifer Rubin, ancienne mannequin ayant fait ses débuts au cinéma dans Freddy 3. Âgée de 26 ans, elle est alors à l’aube de sa carrière d’actrice. Pour lui donner la réplique, Bruce Abbott (le Dan Cain de Re-Animator et Re-Animator 2) joue le psychiatre attentif et bienveillant.

Le film commence en 1975, au sein de la secte Unity Fields. Aveuglés par les propos mystiques de leur gourou Franklin Harris (Richard Lynch), tous les membres de cette communauté se réunissent dans une grande maison (sosie de celle de House 4) et s’immolent collectivement dans un grand feu purificateur. Seule survivante de ce suicide collectif, Cynthia Weston (Jennifer Rubin) est hospitalisée et reste dans le coma pendant treize ans. A son réveil, elle est assaillie par des souvenirs traumatisants mais aussi par des visions terrifiantes de son gourou, le visage calciné et grimaçant, s’immisçant dans les couloirs de l’hôpital, dans l’ascenseur ou dans sa chambre. Sous les conseils du vénérable docteur Berrisford (Harris Yulin), le jeune psychiatre Alex Karmen (Bruce Abbott) intègre Cynthia dans une thérapie de groupe parmi d’autres patients perturbés qui partagent leurs angoisses et leurs névroses. Mais les visions continuent, plus inquiétantes que jamais. Et bientôt la mort se met à ensanglanter les couloirs de l’hôpital…

L’hôpital et ses fantômes

Sans être renversante, la mise en scène d’Andrew Fleming réserve quelques agréables surprises en s’appuyant souvent sur des effets spéciaux astucieux et redoutablement efficaces, comme ce trucage optique habile permettant de montrer les comédiens qui prennent feu en temps réel face à la caméra lors de l’impressionnant flash-back de l’immolation. D’autres scènes percutantes ponctuent le film, notamment ces litres de sang qui jaillissent soudain des grilles d’aération de l’hôpital. Bien vite, Panics se structure sur la mécanique d’un slasher, si ce n’est que le tueur semble venir d’outre-tombe et que chaque mort prend les allures d’un suicide violent et spectaculaire. En adoptant le point de vue de Cynthia, les spectateurs nagent en plein trouble, découvrant comme elle le visage de grand brûlé d’Harris qui vient régulièrement la narguer grâce aux effets spéciaux de maquillage de Michele Burke (La Guerre du feu, Iceman, Le Clan de la caverne des ours). Richard Lynch irradie l’écran de sa simple présence, tandis que Jennifer Rubin nous offre une prestation très juste, toute en retenue (sauf pendant les crises de panique bien sûr). Étant donné que la jeune femme qu’elle incarne est passablement troublée, nous ne savons jamais si ce que nous voyons à travers ses yeux est le reflet de la réalité ou une vision altérée de son environnement. Là réside la force principale du film, qui s’achève sur un twist final plutôt bien ficelé.

 

© Gilles Penso


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