S.O.S. CONCORDE (1979)

Le réalisateur de Cannibal Holocaust nous offre un film catastrophe inventif et nerveux garni de multiples rebondissements…

CONCORDE AFFAIRE ‘79

 

1979 – ITALIE

 

Réalisé par Ruggero Deodato

 

Avec James Franciscus, Mimsy Farmer, Venantino Venantini, Maria Fiamma Maglione, Edmund Purdom, Joseph Cotten

 

THEMA CATASTROPHES

Un an avant son légendaire Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato signait ce S.O.S. Concorde un peu tombé dans l’oubli et pourtant bien plus novateur qu’Airport 80 Concorde, sorti la même année sur les écrans avec un battage publicitaire lié principalement à la présence de ses deux acteurs stars Alain Delon et Sylvia Kristel. Bénéficiant d’un solide casting et d’une audacieuse intrigue à tiroirs, S.O.S. Concorde se démarque un peu de la masse des films catastrophe qui l’ont précédé – et notamment ceux de la série Airport – par divers points. D’emblée, à l’exception d’un crash aérien très rapide, la première partie de l’intrigue s’apparente surtout à un film d’aventure, voire d’espionnage, parée en particulier d’une bataille sous-marine james bondienne qu’on croirait issue d’Opération Tonnerre. James Franciscus incarne ici Moses Brody, un journaliste enquêtant sur une compagnie aérienne dirigée par les peu scrupuleux Danker (Edmund Purdom) et Milland (Joseph Cotten). Ces deux entrepreneurs new-yorkais semblent déterminés coûte que coûte à ne pas se laisser grignoter la moindre part de marché. Or leurs avions de ligne sont sensiblement délaissés depuis l’arrivée du nouveau Concorde. Ils décident donc de faire saboter plusieurs de ces supersoniques flambants neufs afin d’effrayer les passagers et de renflouer leur compagnie.

Le premier avion victime des exactions de ces businessmen sans foi ni loi se crashe en pleine mer des Caraïbes, laissant dans son sillage une survivante miraculée, l’hôtesse de l’air Jean Benayton (Mimsy Farmer). Sauvée des eaux par deux pêcheurs bienveillants, la jeune femme est ensuite prise entre deux feux : d’un côté les hommes de main de Milland qui cherchent à l’éliminer pour éviter de faire des vagues, de l’autre un groupe de mafieux bien décidé à faire chanter la compagnie aérienne en réclamant une coquette rançon d’un million de dollars. James Franciscus arrive alors à la rescousse, fonçant tête baissée pour sauver la belle captive…

Mort à la concurrence

Le postulat à l’origine du sabotage des Concordes est plein d’intérêt, laissant imaginer en filigrane que la catastrophe aérienne du Hindenburg serait un complot ourdi par une compagnie aéronautique concurrente. Après les poursuites en voiture et les coups de feu, S.O.S. Concorde s’oriente directement, dans sa deuxième moitié, vers le genre catastrophe. Car la compagnie véreuse a saboté un second Concorde qui vole droit vers Londres et qui risque à tout moment d’exploser en plein vol. Grâce à la nervosité de la narration, les interminables présentations de chaque passager (le curé, les adolescents, le vieux couple) nous sont épargnées. De plus, les maquettes d’avions créées par Angelo Fattoracci et Fabio Traversari sont plutôt réussies et se mêlent assez adroitement aux stock-shots de véritables Concordes en plein vol. Le film bénéficie également d’une belle photographie signée Federico Zanni et Gianlorenzo Battaglia, s’étalant sur un luxueux format Cinémascope hélas systématiquement tronqué lors des diffusions télévisées du film. Un résultat plutôt honorable, donc, malgré un James Franciscus à moitié convaincu et une musique particulièrement poussive du très prolifique Stelvio Cipriani (La Baie sanglante, Baron Blood, Piranhas 2).

 

© Gilles Penso


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