LA FURIE DES VAMPIRES (1971)

Endossant pour la troisième fois consécutive le rôle du loup-garou Waldemar Daninsky, Paul Naschy affronte une redoutable femme vampire…

LA NOCHE DE WALPURGIS

 

1971 – ESPAGNE

 

Réalisé par Leon Klimovsky

 

Avec Paul Naschy, Barbara Capell, Patty Shepard, Gaby Fuchs, Andres Resino, Yelena Samarina, Julio Peña

 

THEMA LOUPS-GAROUS I VAMPIRES I SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA WALDEMAR DANINSKY

Troisième incursion dans le monde des loups-garous pour le comédien Paul Naschy, La Furie des vampires fit un joli carton au box-office international et propulsa l’ibérique amateur de Lon Chaney Jr au statut de véritable star du cinéma d’épouvante. Reprenant donc son rôle fétiche de Waldemar Daninsky, il revient d’entre les morts au cours d’un prologue un peu absurde situé dans un cimetière puis dans une morgue, puis regagne son château quelque part au fin fond de la campagne française. Là, il tombe nez à nez avec Elvira (Gaby Fuchs) et son amie Geneviève (Barbara Capell), deux jolies étudiantes enquêtant sur la maléfique comtesse Wandessa afin de rédiger une thèse universitaire sur le sujet. Daninsky leur montre la tombe de cette prêtresse médiévale qu’on accusait jadis de sorcellerie et de vampirisme. Par mégarde, Geneviève se coupe et laisse couler son sang sur le cadavre putréfié. Et ce qui devait arriver arrive : Wandessa (Patty Shepard) revient d’entre les morts. Dès lors, le scénario devient un joyeux fourre-tout mélangeant les vampires, le diable, les sorcières, les loups-garous, tout en se laissant une fois de plus inspirer par les œuvres chorales réalisées par Erle C. Kenton pour Universal, notamment Frankenstein rencontre le loup-garou et La Maison de Frankenstein.

Dès que la femme-vampire trouve une seconde vie, plus affamée que jamais, les phénomènes paranormaux se déchaînent. D’où l’étrange intervention d’un zombie filmé au ralenti, dont la bure camoufle un visage squelettique, et qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux cadavres ambulants du Retour des morts-vivants qui sortira en Espagne deux ans plus tard. Le ralenti est d’ailleurs l’un des leitmotivs du film, accompagnant de près chaque séquence surnaturelle – notamment les déplacements de Wandessa et de ses victimes – et saupoudrant l’œuvrette d’une certaine dose de poésie. Les effets sanglants, pour leur part, sont des plus excessifs, à base de faux corps en plastique et d’hémoglobine rouge vif. Quant à la bande originale, elle est constituée d’inquiétantes mélopées mêlant des bruits dissonants et des voix qui psalmodient.

Le catch des monstres

Malgré toutes ses bonnes intentions, La Furie des vampires souffre d’actrices catastrophiques simulant la peur avec un manque de conviction qui confine rapidement au comique involontaire, sans parler des effets de mise en scène exagérément appuyés (gros plans, fumigènes, fondus enchaînés), des dialogues risibles et des séquences parfaitement inutiles, comme cette longue et indigente discussion dans la voiture entre Elvira et le rustre Pierre (« y’a-t-il une poste au village ? », « Non mais il y a une belle boucherie »). Passage obligatoire, le climax voit la femme-vampire affronter Daninsky, transformé en loup-garou féroce et baveux. La bataille a presque des allures de match de catch, et lorsque notre lycanthrope vainc enfin la suceuse de sang, celle-ci se décompose, son visage fond comme une figure de cire, et sa robe désormais vide est envahie de vers grouillants. Très satisfaits du succès de La Furie des vampires, Naschy et Klimovsky entamèrent dès lors une longue collaboration, alignant les œuvrettes fantastiques tout aussi naïves et généreuses en monstres sanguinaires.

© Gilles Penso


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