LE RETOUR DE LA MOMIE (2001)

Ce second épisode mouvementé perd en spontanéité ce qu’il gagne en exubérance et fait émerger une star montante : Dwayne Johnson…

THE MUMMY RETURNS

 

2001 – USA

 

Réalisé par Stephen Sommers

 

Avec Brendan Fraser, Rachel Weisz, Arnold Vosloo, John Hannah, Patricia Velasquez, Dwayne Johnson

 

THEMA MOMIES

Tourné dans la foulée de La Momie, Le Retour de la Momie s’ouvre sur un flash-back situé à Thèbes en 3700 avant JC. A l’issue d’une gigantesque bataille qui a mis son armée en déroute, le Roi Scorpion (Dwayne Johnson) passe un pacte avec le dieu-chacal Anubis. Désormais chef d’une nouvelle armée quasi-invincible d’hommes-bêtes, il sème la terreur jusqu’à l’interruption soudaine de son règne. Ses guerriers et lui tombent en effet en poussière, en attendant qu’Anubis les rappelle à ses côtés. Nous nous retrouvons alors dans l’Égypte de 1933. Rick (Brendan Fraser) et Evelyn (Rachel Weisz) ont désormais un garçon de dix ans nommé Alex, aussi intrépide que ses parents. Réchappant de peu à l’effondrement du temple qu’ils explorent, ils ramènent avec eux un coffre renfermant le bracelet d’Anubis. Entre-temps la réincarnation d’Anck-es-en-Amon (Patricia Velasquez) a ramené le corps d’Imhotep, exhumé dans la Cité des Morts d’Amunaptra, et lui redonne vie. Aussitôt, le fringuant mort-vivant fait surgir sa garde rapprochée : quatre momies à la bouche démesurée qui grimpent aux murs comme Spider-Man et attaquent nos héros au cours d’une poursuite échevelée à bord d’un autobus à impériale dans les rues de Londres. La folie de cette scène évoque le cinéma de Sam Raimi et notamment L’Armée des ténèbres.

Le Retour de la Momie est d’ailleurs un film marqué par ses fortes influences. La trilogie Indiana Jones imprègne ainsi la quasi-totalité du métrage. L’attaque des petits monstres squelettiques dans les hautes herbes, en dernière partie de métrage, rappelle fortement l’assaut des vélociraptors de Jurassic Park : Le Monde perdu. On pense aussi à King Kong face au tronc d’arbre qui sert de pont suspendu au-dessus d’un ravin dans la jungle. La bande originale est cette fois l’œuvre d’Alan Silvestri qui relaie Jerry Goldsmith avec beaucoup de talent, concoctant un superbe thème romantique pour Evelyn et des morceaux d’action musclés annonciateurs de la musique qu’il écrira pour Captain America.

Réincarnations

Très généreux comme toujours, Sommers sature son film de séquences iconiques (les magnifiques panoramas du ballon dirigeable survolant les pyramides au coucher du soleil) et de visions dantesques (le surgissement d’un monstre mi-homme mi-scorpion qui a les traits de Dwayne Johnson et prend les allures d’un nouvel hommage à Ray Harryhausen, l’apparition de milliers d’âmes damnées entraînant Imhotep dans les gouffres écarlates de l’enfer). Mais en saturant l’écran d’images de synthèse, le cinéaste pèche par excès, une tendance que confirmera Van Helsing. Un autre problème est lié aux rebondissements souvent incongrus d’un scénario privilégiant la thèse de la vie antérieure. Tout le monde semble être la réincarnation de quelqu’un, comme si chaque destin était écrit à l’avance. Dans le meilleur des cas, ce parti pris nous offre un flash-back mémorable où s’affrontent la princesse Nefertiri et Anck-es-en-Amon. Mais la plupart du temps c’est une entrave au bon déroulement du récit. Le Retour de la Momie n’est donc qu’une semi-réussite, perdant beaucoup de l’ingénuité, de l’originalité et de la spontanéité de son prédécesseur.

 

© Gilles Penso


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