TARZAN S’ÉVADE (1936)

Johnny Weissmuller incarne pour la troisième fois de sa carrière le célèbre homme-singe aux côtés d’une Jane en proie à un délicat dilemme…

TARZAN ESCAPES

 

1936 – USA

 

Réalisé par Richard Thorpe

 

Avec Johnny Weissmuller, Maureen O’Sullivan, William Henry, John Buckler, Benita Hume, Herbert Mundin, E.E. Clive

 

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE I SAGA TARZAN

Pour ce troisième épisode de la mythique saga inspirée d’Edgar Rice Burroughs, une véritable chaise musicale de réalisateurs s’opéra au sein de la MGM. James C. McKay commença le film en juillet 1936, mais rien ne fut conservé de ce qu’il tourna. John Farrow prit le relais. D’autres cinéastes s’attelèrent à la tâche (William A. Wellman, George B. Seitz), mais c’est finalement le vétéran Richard Thorpe (déjà auteur de cent dix longs-métrages) qui signa Tarzan s’évade. Le scénario de Cyril Hume nous fait découvrir les cousins de Jane, Rita et Eric Parker, qui décident de la retrouver pour lui faire part de l’héritage d’un demi-million de livres qui lui revient si elle accepte de repartir à Londres avec eux. Afin de la retrouver, ils se font guider par le capitaine Fry, un chasseur de fauves réputé. « Le meilleur fusil d’Afrique se transforme en guide pour touristes ? », s’interroge son bras droit Raswlins. Mais Fry a une idée derrière la tête en acceptant de diriger cette expédition. Il veut en effet capturer Tarzan, le fameux roi des singes de la légende, pour l’exhiber dans un cirque. La première partie de l’expédition abonde en stock-shots montrant toutes sortes d’animaux sauvages gambadant dans la savane africaine : éléphants, girafes, autruches, zébus…

Une fois nos héros arrivés devant l’escarpement de Mutia, un endroit difficile d’accès et nimbé de rumeurs inquiétantes qui glacent le sang des indigènes, les ennuis commencent. Rita échappe de peu aux griffes d’une lionne tandis que les redoutables Gabonis attaquent. Les cousins de Jane ne doivent leur salut qu’au cri de Tarzan qui résonne bientôt sous les frondaisons. Pendant l’escalade vertigineuse qui s’ensuit, le quota d’indigènes qui tombent dans le vide est allègrement respecté. Mais tant que le matériel est intact, la fière expédition britannique ne s’en émeut pas outre mesure ! Tandis qu’ils établissent leur camp, Fry tend un piège à Tarzan en capturant Cheetah. Notre homme singe ne se laisse pas abuser pour autant, son instinct lui ayant permis d’emblée d’émettre des doutes légitimes sur la loyauté du vil capitaine…

L’ivre de la jungle

Tarzan s’évade nous offre les visions idylliques et délicieusement surréalistes du confort moderne que l’homme-singe et sa dulcinée ont installé dans leur cabane arboricole : un ascenseur tiré par un éléphant, un ventilateur actionné par des poulies, une cuisine, une salle à manger… On se croirait presque dans un épisode des Flintstones ! C’est à n’en pas douter l’un des aspects les plus récréatifs du film. Le scénario n’est pas avare en rebondissements et en retournements de situations, s’appuyant sur un dilemme lié à la décision de Jane. Doit-elle rejoindre sa famille biologique ou rester auprès de son bien-aimé ? Une chose est sûre : la place de son sauvageon chéri est dans la jungle et nulle part ailleurs. « Ici Tarzan est un roi, là-bas, ce serait un phénomène de foire », affirme-t-elle de fait à ses cousins lorsqu’ils proposent que le couple les rejoigne à Londres. Ah gré des trahisons multiples de Fry, le film collecte quelques séquences spectaculaires, notamment l’attaque des éléphants qui saccagent un village en barrissant joyeusement, ou encore le climax situé dans une grotte sinistre où sables mouvant bouillonnants, fumigènes et iguanes visqueux se partagent la vedette. Après maints états d’âme, Jane décide finalement de rester avec son compagnon en slip léopard. Tout s’achève donc sur un beau happy end romantique, prélude à un quatrième épisode tout aussi mouvementé.

 

© Gilles Penso


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