ILSA LA TORTIONNAIRE (1977)

La « saga » douteuse initiée en 1974 se complète d’un quatrième épisode officieux signé par le roi de l’horreur érotique Jess Franco…

GRETA – HAUS OHNE MÄNNER

 

1977 – USA / ALLEMAGNE / FRANCE

 

Réalisé par Jess Franco

 

Avec Dyanne Thorne, Tania Busselier, Eric Falk, Lina Romay, Esther Studer, Esther Moser, Jess Franco

 

THEMA SUPER-VILAINS I CANNIBALES I SAGA ILSA

Tournée quasiment en même temps qu’Ilsa la tigresse du goulag, ce quatrième épisode, resté longtemps inédit en France, n’est pas officiellement rattaché à la trilogie initiée par Don Simpson et David Friedman. Il fut d’ailleurs distribué sur le marché international sous les titres de Greta the Mad Butcher et Wanda the Wicked Warden. Mais les évidentes similitudes avec les trois Ilsa précédents lui donnèrent rapidement le statut de dernier épisode de la « saga », ce qui fut confirmé par son titre américain Ilsa the Wicked Warden, puis sa contrepartie française Ilsa la tortionnaire. La mise en scène a ici été confiée aux bons soins de Jess Franco. Celui-ci, parfaitement à l’aise dans le double domaine de l’horreur crue et de l’érotisme gras, s’en donne donc à cœur joie, à grands coups de scènes de douche, de tortures au fouet et à l’électrochoc, de viols collectifs, de catch féminin dénudé, de sadomasochisme et de saphisme… Bref, Ilsa la tortionnaire, c’est la foire d’empoigne du mauvais goût. Au bout de quatre épisodes, cette étrange recette commence à devenir un tantinet lassante…

Après le camp nazi, le harem et le goulag, la cruelle teutonne (toujours incarnée par l’incontournable Dyanne Thorne) se trouve ici en charge d’une institution psychiatrique pour femmes au cœur d’une forêt d’Amérique latine. Ses méthodes pour soigner la folie, on s’en doute, ne sont pas des plus orthodoxes, et servent principalement à satisfaire ses fortes pulsions sadiques. Abbie Philips (Tanya Busselier), une jeune femme à la recherche de sa sœur disparue, se laisse volontairement interner dans la sinistre clinique afin de mener son enquête, grâce à la complicité du docteur Milton Arcos (joué par Jess Franco lui-même). Elle ne sera guère au bout de ses peines, car en plus d’Ilsa et de ses revêches surveillantes, Abbie se heurtera à quelques patientes peu commodes, dont la désaxée Juana, interprétée par Lina Romay, actrice fétiche de Franco, qui la soumettra à toutes sortes d’humiliations sordides (la plus gratinée étant probablement de se substituer à son papier toilette au cours d’une séquence fétichiste de haut vol).

La grande bouffe

Pour le reste, rien de bien nouveau à l’horizon. Dyanne Thorne, alors quadragénaire, continue à exhiber son opulente poitrine, les jeunes filles soupçonnées de fricoter avec les révolutionnaires passent un mauvais quart d’heure dans les geôles insalubres, et les clichés de la série se mêlent joyeusement aux lieux communs des films de prison de femmes, sous-genre que Jess Franco connaît par cœur pour lui avoir donné quelques-uns de ses plus « beaux » fleurons (Quartier de femmes, Caged Women, Love Camp et autres titres tout aussi poétiques). Ilsa la tortionnaire restera tout de même dans les mémoires pour son climax hallucinant, au cours duquel les patientes torturées, menées par Juana, se rebellent contre Ilsa, se jettent violemment sur elle et la dévorent littéralement ! Et le montage d’alterner des gros plans des mâchoires ensanglantées des jeunes femmes avec des images de fauves déchiquetant leurs proies… Un final choc qui scelle définitivement les aventures de la blonde tortionnaire.

 

© Osnep Sellig


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