LES CHRONIQUES DE NOËL (2018)

Kurt Russell incarne un Père Noël cool et rock’n roll dont la tournée de cadeaux est accidentellement interrompue par deux enfants…

THE CHRISTMAS CHRONICLES

 

2018 – USA

 

Réalisé par Caly Kaytis

 

Avec Kurt Russell, Judah Lewis, Darby Camp, Lamorne Morris, Kimberly Williams-Paisley, Oliver Hudson

 

THEMA CONTES

Les Chroniques de Noël est produit par Chris Columbus, ce qui a poussé tout naturellement les équipes marketing du film à écrire en gros sur l’affiche : « Par les créateurs de Harry Potter à l’école des sorciers et Maman j’ai raté l’avion. » Cette mention est un brin opportuniste, bien sûr, mais elle n’est pas foncièrement mensongère. Scénariste de Gremlins et réalisateur de Miss Doubtfire, Columbus a indéniablement le sens de la fête. Dans le cas présent, il cède cependant le fauteuil du réalisateur à Clay Kaytis, un grand spécialiste de l’animation à l’œuvre notamment sur Pocahontas, Le Bossu de Notre-Dame, Hercule, Mulan, Tarzan, Kuzco, La Planète au trésor, Chicken Little, Raiponce, Les Mondes de Ralph, La Reine des neiges, bref le dessus du panier des studios Disney depuis le milieu des années 90. Après avoir gagné ses galons de réalisateur sur Angry Birds : le film, Kaytis s’attaque avec Les Chroniques de Noël à son premier long-métrage « live » et s’en sort avec les honneurs. Le scénario, qui s’appuie sur une idée originale de Matt Lieberman (Free Guy) et David Guggenheim (Sécurité rapprochée), entend bien dépoussiérer un peu les traditionnels contes de Noël par le biais d’un récit gorgé d’énergie et de trouvailles visuelles.

C’est par le prisme d’un caméscope que nous sont racontées les premières vignettes du film. Une famille aimante fête joyeusement Noël chaque année. Les enfants grandissent, les coupes de cheveux changent, mais l’enthousiasme reste communicatif et le fameux « esprit de Noël » est bel et bien là… jusqu’au décès du père (Oliver Hudson), moteur de ces festivités annuelles. Depuis, l’ambiance est un peu morose chez les Pierce. Claire (Kimberly Williams-Paisley), la mère infirmière, passe une grande partie de ses soirées à l’hôpital. Teddy (Judah Lewis), le fils ado, commence à multiplier les mauvaises fréquentations. Quant à Kate (Darby Camp), la petite sœur, elle repasse inlassablement les vidéos des Noëls précédents en espérant retrouver cette ambiance festive désespérément évaporée. Le soir de Noël 2018, Kate a une idée saugrenue : essayer de filmer le Père Noël avec le caméscope. Teddy accepte de mauvaise grâce de participer à son plan. A partir de là, rien ne va se passer comme prévu et les catastrophes vont s’enchaîner…

Santa Kurt

La grande idée du film est d’avoir confié le rôle du Père Noël à Kurt Russell. Le héros de New York 1997 nous offre une version détendue, cool, charismatique et imperturbable du bon vieux Santa, loin de l’imagerie d’Epinal véhiculée par les publicités (et notamment par la marque Coca Cola). Son agacement face à sa représentation systématiquement ventripotente et sa manière désabusée d’expliquer que le fameux « oh oh oh » est une pure invention sont des moments savoureux. Les Chroniques de Noël repose en très grande partie sur ses épaules, le duo d’enfants agissant principalement comme faire-valoir de ce Pépère Noël. Pour autant, Caly Kaytis n’oublie pas son passé dans le cinéma d’animation et s’appuie sur le scénario de Matt Lieberman pour doter son film d’un rythme extrêmement soutenu. Généreuse, l’aventure se veut 100% distrayante, quitte à partir dans toutes les directions : les séquences de voltige spectaculaires, les poursuites de voitures dans les rues de Chicago, les gags visuels à répétition et même une séquence de comédie musicale (dans laquelle Kurt Russell nous rappelle qu’il fut Elvis Presley le temps d’un téléfilm réalisé par John Carpenter). L’animation elle-même a son droit de cité à travers les facéties de lutins et des rennes (dont le rendu cartoonesque aurait sans doute mérité d’être plus soigné), aux accents d’une partition épique de Christophe Beck. Souvent drôle, Les Chroniques de Noël sait aussi faire vibrer la corde sensible en évoquant de manière récurrente les douleurs successives à l’absence du père et les difficultés de reconstruction d’une chaîne familiale dont on a brisé un maillon. Diffusé directement sur Netflix, le film eut un tel succès qu’il entraîna deux ans plus tard la mise en chantier d’une séquelle dirigée cette fois-ci par Chris Columbus.

 

© Gilles Penso


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