HIDEOUS (1997)

De riches collectionneurs excentriques cherchent à récupérer les spécimens biologiques difformes les plus rares… mais certains sont encore vivants !

HIDEOUS !

 

1997 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Michael Citriniti, Mel Johnson Jr, Jacqueline Lovell, Tracie May, Rhonda Griffin, Jerry O’Donnell, Andrew Johnston, Mircea Constantinescu, Alexandru Agarici

 

THEMA FREAKS I SAGA CHARLES BAND

Surchargé par ses activités intensives de producteur (son nom est au générique d’une quinzaine de films par an !), Charles Band aime s’octroyer un peu de temps pour passer lui-même derrière la caméra. Le voilà donc à la tête de Hideous, dont le scénario est signé Benjamin Carr (pseudonyme habituel de Neal Marshall Stevens). Heureux de son expérience avec la comédienne Jacqueline Lovell sur le délirant Le Cerveau de la famille, Band décide de l’intégrer au casting du film et profite de l’infrastructure du studio qu’il a créé à Bucarest avec son partenaire roumain Vlad Paunescu (à l’occasion de Subspecies et de ses suites) pour y installer son équipe de tournage pendant deux semaines. Particulièrement original, le scénario de Hideous s’intéresse à deux collectionneurs excentriques et fortunés, le docteur Emilio Lorca (Michael Citriniti, l’un des policiers des Affranchis) et le businessman Napoleon Lazar (Mel Johnson Jr, l’un des mutants de Total Recall). L’impitoyable rivalité qui les oppose est liée à des items très rares dont eux seuls semblent capables de déterminer l’inestimable valeur : des bizarreries animales et humaines qu’ils conservent amoureusement dans des bocaux de formol. Leur principale fournisseuse est Belinda Yost (Tracie May), qui dirige avec poigne la compagnie Medical Specimens Inc.

Lorsque le film commence, un tout nouveau spécimen extrêmement rare vient d’être déniché dans un réservoir de traitement des eaux et récupéré par Belinda. Il s’agit d’une sorte de fœtus au visage double qui attire aussitôt les convoitises. Lazar l’achète au prix fort mais est braqué par Sheila (Jacqueline Lovell), l’assistante de Lorca, qui vole son précieux chargement. Les deux rivaux, leur fournisseuse, son assistante écervelée (Rhonda Griffin) et un détective privé (Jerry O’Donnell) se retrouvent tous dans le château de Lorca pour un règlement de compte en forme de huis-clos qui prend une tournure inattendue. Car quatre spécimens appartenant à Lorca – dont le tout dernier volé à son concurrent – ont brisé les bocaux dans lesquels ils flottaient et se sont échappés ! Ils rôdent désormais dans les recoins du château, bien décidés à ne plus se laisser faire…

Des bêtes baveuses, des seins nus et un masque de gorille

Non content de son postulat démentiel, Hideous collectionne les séquences farfelues qui semblent n’avoir d’autre raison d’être que de ravir les spectateurs et faire parler d’elles. Comment interpréter autrement ce moment « autre » où Jacqueline Lovell, entièrement nue à l’exception d’un minishort, d’une paire de bottines et d’un masque de gorille, menace Mel Johnson Jr avec un pistolet sur une route enneigée et le menotte à un arbre ? Lorsque l’homme lui demande les raisons de cet accoutrement, elle se contente de répondre avec une voix rocailleuse : « je suis libre, je suis fière, je suis une femme ! » Autre passage autant gratuit que mémorable : l’un des petits spécimens difformes et poisseux qui rampe sous les draps d’une femme endormie et entreprend de lui lécher la poitrine en émettant d’étranges borborygmes ! Les petits monstres du film sont des marionnettes conçues et animées par Mark Rappaport. Si leur design se révèle insolite et atypique, leur texture en plastique est assez rapidement identifiable et leurs mouvements sont très limités. Les freaks restent donc la plupart du temps dans l’ombre et ne font finalement pas grand-chose. Le scénariste semble d’ailleurs donner l’impression de ne pas savoir comment développer son concept. Il ne se passe donc plus grand-chose à partir de la première moitié du métrage, et cet Hideous qui s’annonçait si prometteur finit par devenir frustrant faute de péripéties et d’actions dignes de ce nom.

 

© Gilles Penso


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