CAP SUR LES ÉTOILES (1986)

Une astronaute de la NASA et cinq adolescents se retrouvent accidentellement propulsés dans l’espace à bord d’une navette à la dérive

SPACECAMP

 

1986 – USA

 

Réalisé par Harry Winer

 

Avec Kate Capshaw, Tom Skerritt, Lea Thompson, Tate Donovan, Larry B. Scott, Kelly Preston, Joaquin Phoenix, Frank Welker, Terry O’Quinn

 

THEMA SPACE OPERA

Au cours de la décennie 80, le cinéma et la télévision ont souvent réuni les deux ingrédients suivants : teenagers et technologie. Parmi les avatars réussis de ce cocktail figurent War Games de John Badham en 1983 ou encore la série Les Petits Génies (Whizkids). L’espace en tant qu’élément technologique devait donc logiquement devenir un terrain de jeu pour la génération née au début des années 70. Produit en 1986, Cap sur les étoiles narre les aventures de cinq adolescents, âgés de 12 à 18 ans, venus passer un séjour d’été dans le Spacecamp de Huntsville en Alabama. Notre sympathique petite troupe se retrouve sous la coupe d’Andie Bergstrom (Kate Capshaw), une astronaute de la NASA pas encore assignée à un vol de navette spatiale, qui va leur servir d’instructrice tout au long de leur séjour. Parmi ce groupe hétéroclite se trouve le jeune Max (Joaquin Phoenix) qui sert de souffre-douleur à Kevin (Tate Donovan). Cherchant à extérioriser sa colère à la suite d’une énième moquerie de son ainé, Max déclare qu’il voudrait réellement se retrouver dans l’espace. Il ne le sait pas mais son vœu le plus cher va être exaucé par Jinx, un robot expérimental de la NASA (préfigurant le Johnny 5 de Short Circuit), qui prend au pied de la lettre les mots du jeune homme. Quelques jours plus tard, notre petit groupe se retrouve autorisé à prendre place à bord de la navette spatiale Atlantis installée sur le pas de tir pour un test des moteurs. A l’insu de tous, le robot provoque alors un incident qui oblige les contrôleurs de vol de Cap Kennedy à lancer la navette dans l’espace avec les cinq enfants et leur instructrice à bord. L’objectif pour cet improbable équipage est désormais de revenir au sol le plus vite possible après moult péripéties en orbite autour de la Terre.

Sorti le 6 juin 1986, Spacecamp a été un monumental bide. Sorte de Gravity pour enfants, ce petit film manque cruellement de crédibilité. Dans la réalité, le postulat de base n’a aucune chance d’arriver. Lorsqu’on teste en conditions réelles les moteurs d’une fusée, toute présence humaine est en effet exclue dans un rayon d’au moins plusieurs centaines de mètres. Cap sur les étoiles a toutefois le mérite de montrer un lieu parfaitement authentique puisque le Spacecamp de Huntsville existe réellement. Depuis 1982, les jeunes gens du monde entier viennent s’initier aux différents métiers de l’espace en utilisant du matériel déclassé de la NASA. L’une des principales installations de l’agence spatiale américaine est basée à proximité.

Un contexte défavorable

Côté acteurs, Kate Capshaw a troqué sa tenue de chanteuse de cabaret d’Indiana Jones et le temple maudit pour un scaphandre. Madame Spielberg fait ce qu’elle peut mais n’est certainement pas aussi crédible que le sera Sandra Bullock 26 ans plus tard dans Gravity. Tom Skerrit est, au propre comme au figuré, quasiment invisible. En contrôleur de vol, on distinguera furtivement Terry O’Quinn, le John Locke de la série Lost. On reconnaitra également la regrettée Kelly Preston dans l’une de ses toutes premières apparitions. Et dans le rôle du jeune Max, c’est Joaquin Phoenix qui fait ici ses premières armes. Mais outre ses évidentes faiblesses, le contexte qui a entouré la sortie du film n’a pas été favorable puisque le 28 janvier précédent, la navette spatiale Challenger explosait après seulement 73 secondes de vol, tuant du même coup les sept membres d’équipage de la mission STS-51L. La conséquence au box-office a été sans appel. Spacecamp n’a rapporté que 10 millions de dollars pour un budget de départ de 25 millions. Ce fut le dernier film produit par la société ABC Motion Pictures, dissoute fin 1985.

 

© Antoine Meunier

 

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