CAPTAIN AMERICA 2 (1979)

Aussi peu convaincant que son prédécesseur, ce téléfilm laborieux donne tout de même le rôle du méchant au grand Christopher Lee

CAPTAIN AMERICA 2 : DEATH TOO SOON

1979 – USA

Réalisé par Ivan Nagy

Avec Reb Brown, Christopher Lee, Connie Sellecca, Len Birman, Katherine Justice, Christopher Cary 

THEMA SUPER-HEROS I SAGA CAPTAIN AMERICA I MARVEL

Le premier téléfilm consacré à Captain America était un échec artistique sur toute la ligne. Mais Universal et Marvel ne s’avouèrent pas vaincus pour autant. Persuadés qu’une série TV était toujours envisageable, ils initièrent un second pilote la même année, titré Captain America 2 : Death to Soon. En France, ce second épisode eut même les honneurs d’une sortie en salle, sous le titre simplifié de Captain America (puisque l’épisode précédent, lui, était resté inédit en nos contrées). Pourtant, on ne peut pas dire que les auteurs de ce nouvel opus aient tiré quelque leçon du ratage précédent. Seul véritable changement : le costume du héros, plus conforme à celui imaginé par le dessinateur Jack Kirby. Mais la ressemblance n’est pas gage de crédibilité pour autant. Comment garder son sérieux face à cette tenue en skaï bleu blanc rouge, ce bouclier en plastique, ce loup bleu et ce casque de moto orné de petites ailes ? D’autant que dès la scène d’ouverture du film, le fier capitaine vient en aide aux vieilles dames contre de méchants voleurs de sacs à main ! A l’issue d’une molle poursuite le long d’une plage, le super-héros rattrape l’un des loubards et lui assène une phrase choc : « les personnes âgées sont mes amies ». L’iconisation et l’ampleur du personnage en prennent forcément un coup.

Le reste du métrage est à l’avenant, malgré la présence de Christopher Lee dans le rôle du terroriste Miguel. Ce dernier réclame un milliard de dollars au gouvernement américain, car il possède un produit capable de faire vieillir la population de 38 jours par heure, et menace d’en bombarder les grandes villes. L’ancien Dracula de la Hammer, qui jouait à l’époque dans tout et n’importe quoi (L’Invasion des soucoupes volantes, Destruction planète Terre), assure le service minimum, et Reb Brown, sous la défroque de Captain America, n’a pas gagné en expressivité. Quand il ne joue pas les super-héros, son personnage installe une toile dans la campagne et peint les arbres, les chats et les grands-mères, au grand dam de téléspectateurs qui réclament à cor et à cri de l’action. Pendant la majeure partie du métrage, Steve Rogers se contente d’enquêter dans une petite ville et de sympathiser avec une jeune mère célibataire qui tient une ferme et n’est pas insensible à son charme.

Une moto qui se transforme en deltaplane

Lent, laborieux et inintéressant, ce second Captain America suscite à peu près autant d’ennui que son prédécesseur. Quelques morceaux de bravoure surnagent, comme la poursuite sur un barrage ou la transformation de la moto du héros en deltaplane, mais c’est bien peu pour presque 100 minutes de métrage. Quant à l’assaut final du repaire du méchant, il contient un impressionnant lot de gags involontaires : un combat risible contre de gros chiens, une glissade le long d’une rampe d’escalier, des sauts filmés à l’envers… On l’aura compris, ce deuxième opus aura ôté toute possibilité au personnage de s’épanouir dans une série télévisée digne de ce nom. Reb Brown abandonnera donc la panoplie de Captain America et continuera à jouer les gros bras dans un certain nombre de productions mineures, parmi lesquelles on retiendra surtout Yor le chasseur du futur d’Antonio Margheriti.

© Gilles Penso

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