HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU (2005)

Pour sa quatrième aventure sur grand écran, Harry Potter participe à un tournoi spectaculaire mis en scène avec fougue par Mike Newell

HARRY POTTER AND THE GOBLET OF FIRE

2005 – USA

Réalisé par Mike Newell

Avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Michael Gambon, Ralph Fiennes, Brendan Gleeson, Robbie Coltrane

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I DRAGONS I SAGA HARRY POTTER

Les effets de style d’Alfonso Cuaron sur Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban incitèrent les cadres de la Warner à appréhender la saga du jeune sorcier d’une manière voisine à la tétralogie Alien, confiant chaque épisode à un réalisateur distinct susceptible d’apposer une patte originale. Mike Newell se retrouve ainsi en charge du quatrième opus, et s’il se place moins en rupture avec les deux premiers films que son confrère ibérique, le cinéaste anglais signe une œuvre stylisée au rythme soutenu, faisant passer comme une lettre à la poste ses deux heures quarante de métrage. « Les parti pris de chaque réalisateur de la série sont très distincts », confirme Stuart Craig, chef décorateur de la saga. « Ces approches différentes m’ont permis de travailler sur ces films sans la moindre sensation de routine, et avec la possibilité d’aborder le sujet sous un angle à chaque fois nouveau et rafraîchissant. » (1)

Pour éviter à Newell de réaliser un film en deux parties (une solution envisagée très tôt par Warner), le scénariste Steve Kloves a sérieusement élagué le pavé de mille pages de J.K. Rowling, supprimant des intrigues et des personnages complets pour mieux entrer dans le vif du sujet. Nous sommes donc en quatrième année à l’école de sorcellerie de Poudlard, marquée par le Tournoi des Trois Sorciers. Les participants à cette épreuve historique sont choisis par une coupe de feu magique. Or celle-ci sélectionne Harry Potter, alors que ce dernier n’a pas l’âge légal requis. Accusé de tricherie, il se voit contraint d’affronter les trois épreuves du tournoi : le combat contre un féroce dragon, une mission de sauvetage dans un monde aquatique empli de créatures agressives, et enfin un parcours du combattant dans un labyrinthe truffé de pièges… Mais tout ceci n’est rien comparé à la résurrection du sinistre Voldemort.

Un cocktail d'épouvante, de comédie et d'émotion

Newell réussit le tour de force de passer en un clin d’œil de l’épouvante la plus glaciale (l’affrontement final) à la comédie la plus débridée (les préparatifs du bal de Noël) en passant par un moment d’émotion intense et déchirant (la mort d’un des camarades d’Harry). Auteur d’œuvres aussi variées que La Malédiction de la Vallée des Rois, Quatre Mariages et un Enterrement ou Donnie Brasko, le cinéaste britannique témoigne ainsi une nouvelle fois de son éclectisme, de sa capacité à mélanger les genres sans vergogne et de son indéniable savoir-faire en matière de direction d’acteurs. A ce titre, une charismarique brochette de jeunes comédiens vient ici donner la réplique aux trois héros. Prenant le relais de John Williams, Patrick Doyle s’est réapproprié le célèbre motif musical de Harry, le déclinant sous une nouvelle forme moins héroïque et plus menaçante. « C’était une proposition assez intimidante, parce que John Williams est une véritable légende dans ce métier, mais, je crois que mes enfants ne m’auraient jamais pardonné si j’avais refusé de faire la musique d’un Harry Potter ! » (2), raconte le compositeur. « Ce film était très différent des précédents. J’ai donc réutilisé à deux ou trois reprises le célèbre thème principal, et j’ai réinventé tout le reste. » Harry Potter et la Coupe de Feu prouve ainsi que la saga s’améliore en même temps que vieillissent et mûrissent ses protagonistes.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2005
(2) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2007

 

© Gilles Penso