D’un point de vue artistique, narratif et dramatique, Harry Potter et l’Ordre du Phénix était une déception manifeste, surtout à l’aune des deux réjouissants épisodes précédents. Savoir David Yates à la tête de ce sixième opus n’avait donc rien de particulièrement rassurant. Pourtant, les premières minutes, échappant effrontément à l’emprise du texte original pour nous offrir une séquence spectaculaire quasi-anachronique, sont plutôt prometteuses. L’univers des sorciers et des « moldus » s’y entrechoque violemment, trois redoutables « mangemorts » traversant les cieux londoniens sous forme de fumées noires et détruisant tout sur leur passage, y compris le Pont du Millenium, tandis qu’un crâne grimaçant – symbole du pouvoir de Voldemort – se dessine dans les nuages tourmentés. Conçue en Imax 3D, cette ouverture a le mérite d’accrocher le spectateur à son fauteuil. On ne peut pas vraiment en dire autant de la suite, hélas.