PUSH (2009)

Entre Les Quatre Fantastiques et Captain America, Chris Evans incarnait le membre d'un groupe de jeunes gens doué de pouvoirs surnaturels

PUSH

2009 – USA

Réalisé par Paul McGuigan

Avec Chris Evans, Dakota Fanning, Djimon Hounsou, Camilla Belle, Cliff Curtis, Maggie Siff, Joel Gretsch, Neil Jackson

THEMA POUVOIRS SURNATURELS

L’ombre de Heroes et des 4400 plane sur Push, comme si le sixième long-métrage de Paul McGuigan (Slevin) cherchait à capitaliser sur le succès des séries de science-fiction les plus populaires du moment. Un indéniable sentiment de déjà-vu se dégage donc du scénario de David Bourla. Qu’on en juge : certains adolescents se sont mis depuis plusieurs années à développer des pouvoirs psychiques exceptionnels. Les uns peuvent déplacer les objets à distance, les autres prévoir le futur, d’autres encore sont capables de détruire leur environnement par leur cri perçant, de tout savoir d’un objet en le sentant, de créer des hallucinations voire de manipuler et contrôler en toute impunité les pensées d’autrui. Toutes ces facultés hors du commun deviennent un enjeu de poids pour la sécurité nationale. Traqués par le gouvernement, quelques survivants se réfugient à Hong Kong et décident d’unir leurs forces pour s’opposer définitivement aux militaires qui veulent exploiter leurs pouvoirs. Mais l’intrusion d’une bande rivale, qui semble mieux maîtriser ses dons paranormaux que les fugitifs, complique considérablement les choses…

Push a de sérieux atouts en poche : un acteur principal plutôt convaincant (en l’occurrence Chris Evans, transfuge des Quatre Fantastiques), une direction artistique de haut niveau (avec une photographie particulièrement soignée, œuvre du chef opérateur Peter Sova), des extérieurs naturels chinois inattendus et une poignée de séquences mémorables. Parmi celles-ci, on note deux affrontements télékinétiques originaux et spectaculaires, l’un dans un restaurant, l’autre au milieu de vertigineux échafaudages en bambou, ainsi que l’insolite parcours d’une bille de verre dans les couloirs d’un hôpital qui scelle le destin d’un des personnages. Mais le film de Paul McGuigan faillit pourtant à sa tâche principale : captiver son spectateur. L’intrigue nébuleuse y est pour beaucoup. Car rapidement, il devient difficile de comprendre après quoi courent tous les protagonistes, quels sont les enjeux exacts en cause, à quoi sert le sérum contenu dans cette fameuse seringue que tout le monde recherche.

Un casting qui assure le service minimum

Faute de nous impliquer, nous finissons par nous laisser gagner par l’ennui, et les nombreux emprunts télévisés (auxquels on peut également ajouter la trilogie X-Men, autre source d’inspiration manifeste du film) n’arrangent rien. D’autant que les comédiens partageant l’affiche avec Chris Evans, visiblement peu concernés, ne nous livrent qu’une prestation minimale. Djimon Hounsou (Amistad, Gladiator) se contente de promener son impressionnante silhouette et de jeter des regards inquiétants à la caméra, Dakota Fanning (La Guerre des mondes, Man on Fire) s’approche de la pré-adolescence et en profite pour nous livrer un petit numéro de lolita parfaitement incongru, Cliff Curtis (Sunshine, Die Hard 4) s’avère tout à fait insipide en magicien à la petite semaine créant des illusions d’optique et Camilla Belle (Terreur sur la ligne, 10 000) manque singulièrement de crédibilité en agent spécial aux pouvoirs psychiques ultra-puissants. Bref, cette superproduction aux grandes ambitions rate le coche et laisse une impression mitigée qui la vouera sans conteste à un oubli poli.

© Gilles Penso

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