HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS (L’) (1974-1978)

Lee Majors entre dans la peau bio-ionique du super-héros télévisé le plus populaire de tous les temps

THE SIX MILLION DOLLAR MAN

1974/1978 – USA

Créée par Kenneth Johnson

Avec Lee Majors, Richard Anderson, Alan Oppenheimer, Martin E. Brooks, Darren McGavin, Lindsay Wagner

THEMA SUPER-HEROS I ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION

« Steve Austin, astronaute. Un homme tout juste vivant. Messieurs, nous pouvons le reconstruire. Nous en avons la possibilité technique. Nous sommes capables de donner naissance au premier homme bio-ionique. Steve Austin deviendra cet homme. Il sera supérieur à ce qu’il était avant l’accident. Le plus fort, le plus rapide, en un mot, le meilleur ! ». Véritable madeleine de Proust pour des générations de téléspectateurs bercés par les exploits de Steve Austin, bien avant que la vogue des super-héros ne s’empare de tous les écrans au début des années 2000, ce texte d’introduction en voix-off ouvre chaque épisode de L’Homme qui valait trois milliards, l’une des séries les plus populaires des années 70. Tout est né dans l’esprit de Richard Irving, alors vice-président d’Universal Télévision. En lisant le roman « Cyborg » de Martin Caidin, il entrevoit le potentiel d’un téléfilm à succès. Le scénario nous familiarise avec un astronaute de la NASA (Lee Majors), très grièvement blessé après le crash de son avion. Laissé pour mort, il est opéré par le docteur Rudy Wells (Martin Balsam) qui remplace ses jambes, son bras droit et son œil gauche par des éléments robotiques, augmentant de manière considérable ses capacités physiques. 

Désormais, il court à toute vitesse, effectue des sauts spectaculaires, possède une force musculaire accrue (avec son bras droit) et voit très loin (de l’œil gauche). Écrit par Terrence McDonnell et réalisé par Richard Irving, le téléfilm est diffusé sur ABC en mars 1973 et remporte un grand succès. Deux téléfilms suivront, avant le lancement de la série chapeautée par Kenneth Johnson. Si le docteur Wells change d’interprète à plusieurs reprises au fil des ans (Alan Oppenheimer, Martin E. Brooks), un membre incontournable du casting s’impose : Oscar Goldman, incarné par Richard Anderson. Figure autoritaire et paternelle, il supervise les missions de Steve Austin, désormais agent spécial au service de l’OSI (Office of Scientific Information) pour lutter contre les criminels et les espions ennemis. Bien sûr, le succès de la série doit beaucoup à la présence magnétique de Lee Majors, qui effectue lui-même la grande majorité de ses cascades (comme il le fera plus tard dans L’Homme qui tombe à pic) et tente parfois des changements de look plus ou moins heureux (sa petite moustache en début de quatrième saison ne sera pas du goût de tout le monde). 

L'homme qui courait au ralenti

Autre élément indissociable du culte généré par L’Homme qui valait trois milliards : sa gestion originale des super-pouvoirs. Alors que les effets spéciaux ne permettent pas encore de faire des miracles, surtout dans le cadre d’un programme télévisé, l’inventivité prend le relais. Contre toute attente, la rapidité de la course de l’homme bio-ionique est traitée au ralenti, ses sauts prodigieux sont filmés à l’envers et chacune de ses démonstrations de force s’accompagne d’un bruitage entré dans la légende. La popularité inattendue d’un personnage secondaire, Jamie Sommers, donnera naissance en 1976 à un spin-off à succès : Super Jaimie. Héros préféré des jeunes téléspectateurs du monde entier, L’Homme qui valait trois milliards cessera ses activités en 1978, ce qui ne l’empêchera pas de revenir ponctuellement aux côtés de son alter-ego féminin à l’occasion des téléfilms Le Retour de l’homme qui valait trois milliards et de Super Jaimie (1987), L’Espion bionique (1989) et Mariage Bionique (1994).
 
© Gilles Penso

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