SPACE COWBOYS (2000)

Clint Eastwood s'envole avec trois vieux briscards pour une aventure spatiale revigorante

SPACE COWBOYS

2000 – USA

Réalisé par Clint Eastwood 

Avec Clint Eastwood, Tommy Lee Jones, Donald Sutherland, James Garner, James Cromwell, Marcia Gay Harden, William Devane

THEMA SPACE OPERA

En 1958, les pilotes d’essais Frank Corvin (Clint Eastwood), William Hawkins (Tommy Lee Jones), Jerry O’Neil (Donald Sutherland) et Tank Sullivan (James Garner), membres du projet expérimental Daedalus, voient leur espoir d’aller dans l’espace réduit à néant par la NASA lorsque celle-ci annonce leur remplacement par des chimpanzés. Mais quarante ans plus tard, une seconde chance va s’offrir aux quatre intrépides pilotes. Ils sont tirés de leur retraite par Bob Gerson (James Cromwell), l’homme qui les avait écartés, lorsque le satellite de télécommunications russe Ikon, vestige de la Guerre Froide, menace de décrocher de son orbite. Le quatuor voit là enfin l’occasion de concrétiser leur rêve de partir dans l’espace et goûter aux joies de l’apesanteur. Malheureusement, une fois en orbite, les quatre hommes constatent avec effroi que le satellite en question est en fait doté de missiles balistiques, initialement destinés à frapper les États-Unis en cas de guerre nucléaire généralisée.

Voilà le pitch de départ de cette première incursion de Clint Eastwood dans le domaine de la science-fiction. Une incursion qui est aussi pour l’acteur-réalisateur l’occasion de réunir ses copains. Ainsi, il partageait notamment l’affiche en 1970 avec Donald Sutherland pour le cultissime De l’or pour les braves de Brian G. Hutton. Et en 1989, c’est à James Cromwell qu’il donnait la réplique dans le buddy movie Pink Cadillac. Tourné avec le soutien logistique et technique de la NASA, qui a mis à disposition de la production la plupart de ses installations dont le centre spatial Kennedy et le Johnson Space Center de Houston, Space Cowboys s’avère un très bon divertissement qui ne se prend absolument pas au sérieux. Si la plupart des matériels présentés sont parfaitement réels, certaines situations sont en revanche complètement fantaisistes. Pour les effets visuels, le réalisateur fit appel à ILM.  

Quatre adolescents attardés dans l'espace

Si Clint Eastwood tient à garder un certain degré de réalisme, le film lorgne quand même du côté de la farce de collégiens, surtout lorsque les quatre vétérans, s’entrainant difficilement pour leur voyage orbital autour de la Terre, sont gentiment charriés par quatre aspirants astronautes. Cela donne quelques échanges savoureux, dont notamment celui de la scène de la cantine. Les quatre acteurs s’en donnent à cœur joie et, il faut bien le reconnaitre, monopolisent l’écran avec un certain plaisir. Fort heureusement, les rôles secondaires tirent aussi leur épingle du jeu. Nous retrouvons des comédiens de qualité dont William Devane (transfuge de Hollow Man) en directeur de vol ou encore James Cromwell (Star Trek Premier ContactLa Ligne VerteI, Robot), en administrateur de la NASA. Hommage avoué de Clint Eastwood aux premiers héros de la conquête spatiale, et notamment ceux qui n’ont pas eu la chance d’y aller, Space Cowboys rencontrera un joli succès dans le monde, récoltant au passage 129 millions de dollars dans le monde dont 100 millions rien qu’aux États-Unis. En France, il flirtera avec le million d’entrées. Antithèse réussie de L’Étoffe des Héros, ce long-métrage n’est certainement pas le meilleur film de Clint Eastwood. Toutefois, ce dernier prouve au moins une chose importante, c’est qu’à 70 ans, il savait encore ne pas se prendre au sérieux.
 
© Antoine Meunier

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