MAUSOLEUM (1983)

Victime d’une malédiction ancestrale, la playmate Bobbie Bresee se transforme régulièrement en démon pour déchiqueter tous ceux qui passent à sa portée…

MAUSOLEUM

 

1983 – USA

 

Réalisé par Michael Dugan

 

Avec Bobbie Bresee, Marjoe Gortner, Norman Burton, Maurice Sherbanee, LaWanda Page, Laura Hippe, Sheri Mann

 

THEMA DIABLE ET DEMONS

Les intentions qui motivèrent la réalisation de Mausoleum semblent avoir été pour le moins simplistes : profiter des charmes de Bobbie Bresee, popularisée par les pages en papier glacé du magazine « Playboy », en construisant un film d’horreur autour de sa présence affriolante. Selon certaines rumeurs, une autre explication encore plus triviale justifie la mise en chantier du film : du blanchiment d’argent orchestré par le producteur Michael Franzese, connu pour ses activités mafieuses à New York. Quelle que soit la véracité de ces allégations, Mausoleum s’apprécie comme une série B dispensable mais distrayante dont les seuls véritables atouts sont la plastique de son actrice principale et les effets spéciaux de maquillage excessifs de John Carl Buechler.

À peine âgée de dix ans, la petite Susan Nomed (lisez son nom à l’envers et vous aurez un indice crucial sur la suite des événements !) assiste à l’enterrement de sa mère. En entrant dans le mausolée familial, elle tombe sous l’emprise d’un démon qui jette un sort à tous les premiers nés de la famille. Vingt ans plus tard, Susan est jeune femme blonde et gironde mariée à un psychiatre (Marjoe Gortner, échappé de Star Crash). Lorsqu’elle est prise d’accès de colère démoniaque, sa chambre s’emplit de fumigènes éclairés par des projecteurs rouges, ses yeux brillent et elle se met à décimer son entourage en utilisant des méthodes très variées. L’homme qui voulait l’obliger à danser dans un club, par exemple, finit brûlé dans sa voiture, laissant imaginer que Susan a des pouvoirs pyrokinétiques. Mais avec le gardien qui la regarde d’un peu trop près, elle adopte un autre mode opératoire : elle se promène les seins nus, l’attire dans la maison, lui fait l’amour, puis se transforme en démon et le met en pièces. Avec la mère de ce dernier, elle procède encore différemment : la malheureuse entre en lévitation et ses entrailles sortent de son corps ! Et que dire de ce livreur de fleur qu’elle aguiche avec un décolleté vertigineux et dont elle déchiquète le visage à distance en prenant des allures de sorcière ?

« Une régression schizophrénique extrême… »

Légitimement inquiet, son mari l’envoie consulter l’un de ses confrères. Celui-ci l’hypnotise et se retrouve illico plongé dans une sorte de remake de L’Exorciste, la belle ricanant soudain en retroussant les lèvres, tandis que ses yeux brillent d’une lueur verte étrange. Peu impressionné, le psychiatre diagnostique « une régression schizophrénique extrême se manifestant par des impulsions intérieures et des projections physiques extérieures avec des fantaisies vocales et faciales », ce qui ne veut pas dire grand-chose mais enrichit agréablement le dialogue de considérations pseudo-médicales. Le maquilleur John Buechler peut vraiment se lâcher au moment du climax du film, qui permet au démon d’apparaître dans toute sa monstruosité grotesque et difforme. Sorti brièvement aux États-Unis en 1983, Mausoleum vivra surtout grâce à son exploitation en VHS. La France lui réservera un accueil plutôt chaleureux, puisqu’il remportera le prix du public et le prix de la meilleure actrice lors du 13ème festival du Film Fantastique de Paris.

 

© Gilles Penso

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