A la fin des années 70, l’Australie, qui s’était jusqu’alors montré très discrète en matière de cinématographie, révélait soudain tout un vivier de réalisateurs attirés par un fantastique différent, insolite et novateur. C’était l’époque des Mad Max, Long week-end et autres La Dernière vague. Dans cette mouvance, Rod Hardy et son scénariste John Pinkney se sont attaqués au vampirisme, balayant toutes les conventions d’une thématique pourtant propice aux lieux communs et au déjà-vu. Ici, comme dans le Fascination de Jean Rollin, les buveurs de sang ne portent pas de capes, ne craignent pas la lumière, ne dorment pas dans des tombeaux et n’ont pas peur de l’ail ou du crucifix. Ce sont des gens de la haute bourgeoisie, réunis en confrérie et vivant sur une île isolée reconvertie en « ferme » d’un genre nouveau. Dans ce lieu en apparence paisible, aux allures de sanatorium de luxe, ils entretiennent de nombreux humains-esclaves dont ils vident régulièrement le sang pour s’en nourrir, selon une méthode clinique et industrialisée. Le liquide vermeil est extrait des « patients » via une pompe plantée directement dans le cou, puis acheminé dans de grandes cuves et collecté ensuite dans des récipients.