Lors d’une convention médicale qui se tient à Barcelone, Fausto est abordé par un homme étrange et bavard, Santos Vella, qui prétend avoir été l’un de ses patients, miraculeusement sauvé après une ablation de l’estomac. Fausto tente de se débarrasser de cet importun qui le rend mal à l’aise et dont il n’a gardé aucun souvenir. Mais Vella le suit partout, et lui promet qu’il est capable d’assouvir tous ses désirs, y compris les moins avouables. Peu à peu, le mortifère Fausto accepte de se laisser tenter, comme si les promesses de Vella étaient susceptibles de le « ramener à la vie »… Véritable merveille esthétique, combinant une direction artistique impeccable, des décors superbement sinistres (impossible d’y reconnaître la lumineuse et colorée Barcelone), une photographie glaciale, des effets spéciaux très inventifs et une bande son pointilleuse, Fausto 5.0 ne se soucie hélas pas autant du sens du détail quant à la caractérisation de ses personnages. Et si l’interprétation de Miguel Angel Sola (le taciturne Fausto) et Eduard Fernandez (le pétillant Vella, récipiendaire à cette occasion du prix Goya du meilleur interprète en 2002) est savoureuse, leur personnalité et leur psychologie n’évitent pas le piège de l’archétype sans réelle profondeur.