En 1986, Robert Harmon nous avait asséné un violent Hitcher resté dans toutes les mémoires, et depuis nous l’avions un peu perdu de vue. C’est donc avec joie que nous le retrouvions 17 ans plus tard à la tête d’un film d’horreur. Et si ce Peuple des ténèbres, reconnaissons-le, n’arrive guère à la cheville de son éprouvant road-movie sanglant, il vaut toujours mieux que les Cavale sans issue (avec Jean-Claude Van Damme) et autres Eyes of an Angel (avec John Travolta) dans lesquels Harmon se fourvoya dans les années 90. Le Peuple des ténèbres s’efforce de retranscrire à l’écran les terreurs nocturnes que tout enfant a connu lorsqu’il était plongé dans l’obscurité de sa chambre. Y’a-t-il un monstre sous le lit ou dans le placard, prêt à surgir à tout moment ? Oui, répond sans hésiter une scène pré-générique plutôt bien troussée dans laquelle le petit Billy est agressé dans son lit par une créature cachée dans les ténèbres. Le petit garçon devient adulte et développe d’inquiétantes névroses, noircissant les pages d’un carnet intime, se référant à Edgar Poe, et se méfiant terriblement du noir… Jusqu’à ce que dans un accès de panique incontrôlable, il ne se suicide en plein restaurant sous les yeux de son ancienne camarade de classe Julia. Horrifiée, celle-ci retrouve d’autres amis de Billy et se découvre des points communs avec eux : tous sont confrontés avec les peurs nocturnes de leur enfance, et croient apercevoir des monstres menaçants dans les recoins sombres de leurs appartements…