En désespoir de cause, Garnet Williams fait appel à son père afin qu’il se lance dans un exorcisme, pratique décidément très à la mode dans le cinéma d’épouvante des années 70. La séance a lieu directement dans le night-club, après que tous les occupants aient été instamment priés d’aller se trémousser ailleurs. Tous les lieux communs de la possession démoniaque sont alors de la partie : grognements de monstres, incantations dans des langues étrangères, lévitation. Simple mais efficace, le maquillage d’Abby, au sommet de ses crises, est constitué de lentilles de contact blanches et de sourcils épaissis, tandis que le démon Eshu apparaît brièvement sous forme d’un visage grimaçant généreusement garni de prothèses déformant son faciès. A l’issue de l’exorcisme, les explosions s’enchaînent, puis le démon réintègre sa prison de bois et tout rendre dans l’ordre. Mal réalisé, mal joué, Abby la malédiction moire s’avère finalement très routinier et n’apporte pas grand-chose au genre. N’appréciant guère le plagiat, Warner Bros intenta un procès à American International afin d’empêcher la distribution en salles du film. Abby fut donc longtemps invisible, et ceux qui le découvrirent sur le tard constatèrent finalement qu’ils n’avaient pas manqué grand-chose.
© Gilles Penso