Entre le milieu des années 70 et celui des années 80, le cinéma fantastique australien connut un véritable âge d’or, porté par des cinéastes tels que Peter Weir, George Miller ou Russel Mulcahy. C’est au sein de cette période riche en créativité que s’épanouit le talent d’Everett de Roche, déjà scénariste de l’étonnant Patrick de Richard Franklin. Avec Long Week-End, il aborde sous un angle insolite les rapports complexes que l’homme entretient avec son environnement naturel, un thème en prise avec les préoccupations quotidiennes des habitants du continent océanien. S’emparant du script de De Roche, le réalisateur Colin Eggleston oppose nature et civilisation dès les premières images du film, via un montage parallèle habile qui instille déjà un malaise indicible. Les éléments naturels y font obstacle à la vision du spectateur, arbres, pluie ou feuillages s’interposant entre la caméra et les acteurs. Ce ne sont apparemment que des effets de style, mais tout le sujet de Long Week-End est déjà là. Briony Behets et John Hardgreaves incarnent Marcia et Peter, un couple au bord de la rupture qui part s’isoler sur une plage déserte d’Australie pour tenter de se reconstruire après un traumatisme récent qui ne nous sera révélé que tardivement.