THE STUPIDS (1996)

John Landis s’inspire d’une série de livres pour enfant pour raconter l’aventure d’une famille de complotistes loufoques…

THE STUPIDS

 

1996 – USA / GB

 

Réalisé par John Landis

 

Avec Tom Arnold, Jessica Lundy, Bug Hall, Alex McKenna, Mark Metcalf, Matt Keeslar, Frankie Faison, Bob Keeshan, Rolanda Watts, Christopher Lee

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Adapté d’une série de livres pour enfants créés par James Marshall et Harry Allard, le quatorzième long-métrage de John Landis s’intéresse à la famille Stupid qui, comme son nom l’indique, vit complètement à côté de la réalité. Ils comprennent tout de travers, sont habillés comme dans les années 50, s’attirent les pires ennuis du monde mais finissent toujours par se tirer miraculeusement des pires situations. Alors que le père Stanley (Tom Arnold) croit démanteler un gang de voleurs de poubelles et tombe sur un trafic d’armes entre militaires corrompus et terroristes internationaux, son épouse Dawn (Jessica Lundy) est persuadée que ses enfants ont été kidnappés par la police et finit par attirer l’attention d’extraterrestres. Ce principe de l’idiot maladroit que l’on prend pour un agent spécial extrêmement bien entrainé semble directement hérité du Grand blond avec une chaussure noire d’Yves Robert, ce qui ne serait pas très surprenant étant donnée la vaste culture cinéphilique de John Landis. L’une des autres sources d’inspiration du réalisateur est l’humour dévastateur de Laurel et Hardy.

The Stupids est un film totalement délirant, auprès duquel il est difficile de trouver le moindre élément de comparaison tant nous naviguons ici dans une dimension « autre ». C’est sa singularité. C’est aussi sa faiblesse. Son manque de finesse assumé et son côté délibérément « à côté de la plaque » l’empêchent de trouver son public. Car bien malin saura qui est la cible du film. Les amateurs des Monty Pythons ? Des Simpsons ? Des cartoons des Looney Tunes ? John Landis met pourtant le paquet, garnissant son film de cascades de voitures, spectaculaires et d’explosions à répétition, sollicitant auprès du compositeur Christopher Stone une bande originale pleine d’emphase qui évoque James Horner, Alan Silvestri et Jerry Goldsmith, et collectant comme toujours des guest stars de prestige (David Cronenberg en chef de la poste, Mick Garris en journaliste, Costa-Gavras en pompiste, Robert Wise en voisin, Atom Egoyan en gardien, Norman Jewison en réalisateur, Christopher Lee en être diabolique imaginaire).

Animaux en stop-motion et aliens en latex

Le film réserve donc malgré tout son lot de réjouissances, parmi lesquelles des effets spéciaux « old school » du plus bel effet. On ne peut s’empêcher par exemple de trouver irrésistibles les animaux familiers des Stupids, le chat Xylophone et le chien Kitty. Animés en stop-motion sous la supervision des frères Chiodo (la saga Critters, Les Clowns tueurs venus d’ailleurs), tous deux sont les membres les plus raisonnables de la famille, même si personne ne les comprend puisqu’ils sont incapables de parler (ils se contentent d’émettre des borborygmes par l’entremise du comédien Michael Bell). L’un évoque le Garfield de Jim Davis, l’autre le Droopy de Tex Avery, et chacune de leurs interventions est un petit rayon de soleil dans ce film trop confus pour emporter totalement l’adhésion. Les extra-terrestres caricaturaux conçus par le roi des maquillages spéciaux Steve Johnson participent du même grain de folie (on retrouve chez eux le style graphique de quelques-uns des freaks de La Cité des monstres). Sans surprise, The Stupids passa inaperçu au moment de sa sortie en salles et sera un désastre au box-office. Ce sera le plus gros échec de Landis, qui enchaînera avec Blues Brothers 2000.

 

© Gilles Penso


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