Artisan d’une série de films de science-fiction bon marché mais ambitieux (Le Fantôme de l’espace, Les Tueurs de l’espace), W. Lee Wilder se lança au milieu des années 50 dans L’Abominable homme des neiges, une histoire de yéti à vocation réaliste, voire quasi-documentaire dans sa première partie. D’où une poignée d’images d’archives et la voix-off du héros-narrateur structurée à la manière d’un carnet de bord. Son auteur, Frank Parrish, est un éminent botaniste venu étudier la flore des montagnes de l’Himalaya. Dans ce but, il a mis sur pied une petite expédition constituée d’un ami photographe et d’une dizaine de Sherpas, dont un guide parlant plus ou moins anglais. Les premiers jours d’exploration s’avèrent décevant, la végétation locale n’offrant que peu d’intérêt, mais Parrish est tenace. Soudain, au beau milieu de la nuit, surgit une grande créature velue humanoïde. Suivant la trace des grands monstres classiques qui le précédèrent, il avance d’un pas traînant, fait hurler d’épouvante une femme qui s’évanouit aussitôt, puis l’emporte dans ses bras dans un but et une destination qui nous échappent quelque peu.