LE LOUP-GAROU DE WASHINGTON (1973)

Dean Stockwell se transforme en lycanthrope dans cette semi-parodie d’épouvante située au sein de la Maison-Blanche…

THE WEREWOLF OF WASHINGTON

 

1973 – USA

 

Réalisé par Milton Moses Ginsberg

 

Avec Dean Stockwell, Clifton James, Biff MacGuire, Jane House, Katalin Kallay, Henry Ferrentino, Despo Diamantidou, Thayer David

 

THEMA LOUPS-GAROUS

Second long-métrage du monteur Milton Moses Ginsberg, Le Loup-garou de Washington s’ouvre sur un prologue très ancré dans l’imagerie classique du thème de la lycanthropie. Ainsi, au cours d’une séquence nocturne elliptique, scandée par des fondus au noir, Jack Whittier, un reporter qui sort d’une liaison avec la fille du Président des États-Unis, tombe en panne en pleine forêt roumaine, non loin de Budapest. Là, il rencontre des Bohémiens superstitieux, est attaqué par un loup, le tue avec une canne au pommeau d’argent, se retrouve avec un pentagramme sur le torse, puis découvre que le cadavre de son agresseur est celui d’un jeune homme, fils d’une vieille Gitane. Mais lorsque l’action se déplace à Washington, en pleine Maison Blanche où notre journaliste accède au poste d’attaché de presse officiel de la présidence, le film assume pleinement son traitement au second degré, servi par le jeu brillant de Dean Stockwell, aussi tourmenté que Lon Chaney Jr dans Le Loup-garou, mais beaucoup plus amusant.

Le scénario lui réserve quelques répliques de grand cru, notamment lorsqu’il déclare à la fille du Président, avec une voix suave et un regard de braise : « Je pense que ton père est un croisement entre Abraham Lincoln et Jésus Christ » ! Le Loup-garou de Washington nous offre en prime une poignée de gags antiracistes du meilleur goût, puisque le procureur général (Clifton James, l’affligeant shérif Pepper de Vivre et laisser mourir et L’Homme au pistolet d’or) attribue sans hésiter les crimes sanglants de Jack Whittier aux « Black Panthers » (nous sommes alors en pleine période blaxploitation). Notre journaliste tente bien de prévenir son entourage qu’il est un monstre et qu’il faut l’enfermer sans plus tarder, mais personne ne le prend au sérieux. Étant donné que le président des États-Unis (Biff McGuire) est une sorte de pantin naïf, cela donne lieu à quelques scènes savoureuses, comme la conférence de presse ratée, le bowling au milieu du bureau ou le climax en plein vol.

Transformations à l’ancienne

Les transformations d’homme en loup s’effectuent progressivement, par de longs fondus enchaînés, comme au temps de Jack Pierce. Le maquillage du lycanthrope, quant à lui, évoque celui du I Was a Teenage Werewolf de Gene Fowley Jr. L’une des scènes les plus spectaculaires est celle où une jeune fille est attaquée par le loup-garou dans une cabine téléphonique qui finit par basculer à l’horizontale. Assez curieusement, le film ne résout pas toutes les énigmes qu’il met en place, notamment ce scientifique nain (Michael Dunn, le super-vilain Miguelito Loveless des Mystères de l’ouest) qui œuvre pour le gouvernement sur des expériences inconnues, impliquant entre autres un corps allongé frankensteinien, ou encore cet homme étrange, chauve, aux lunettes noires, toujours présent aux moments clef. Le dénouement gag se déroule en voix off sur le générique de fin. Tourné pour une bouchée de pain, le Loup-garou de Washington utilise principalement des décors naturels captés à Long Island pour figurer les sites de la capitale américaine alors en pleine période Watergate.

 

© Gilles Penso

 

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