Écrit par Joseph Minon (à qui nous devons le scénario de After Hours) et réalisé par Robert Bierman (qui effectue là ses premiers pas de metteur en scène pour le cinéma), Embrasse-moi, vampire s’appuie sur un postulat très prometteur. Peter Loew (Nicolas Cage), un agent littéraire coureur de jupons, est persuadé que Rachel (Jennifer Beals), la jeune femme qu’il a ramenée chez lui un soir, est un vampire qui l’a mordu. Obsédé par cette idée, il finit par ne plus distinguer la réalité de l’illusion et se défoule en terrorisant Alva (Maria Conchita Alonso), l’une de ses secrétaires. Mais les choses ne s’arrangent pas et les crises empirent. Ses séances de psychanalyse avec le docteur Glaser (Elizabeth Ashley) n’apaisent pas non plus la situation. Et s’il était réellement en train de se transformer en vampire ? Autour de lui, la vie quotidienne se transforme en cauchemar et le sang va finir par couler. A la lecture de ce « pitch », on imagine des situations comiques en cascades, une progression dramatique allant crescendo, une balance constante entre l’épouvante et l’humour… Hélas, il n’y a rien de tout ça dans le film de Robert Bierman, qui se prive de tout le potentiel inhérent à son concept et qui, au lieu de faire rire, peur, voire les deux, se contente d’accumuler les séquences hystériques et absurdes sans se soucier un seul instant de cohérence et d’épaisseur dramatique.