LE DÉBUT DE LA FIN (1957)

Peter Graves, futur héros de la série Mission impossible, lutte contre des sauterelles géantes mutantes qui attaquent la population…

BEGINNING OF THE END

 

1957 – USA

 

Réalisé par Bert I. Gordon

 

Avec Peter Graves, Peggie Castle, Thomas B. Henry, Morris Ankrum, Than Wyenn, Richard Benedict, James Seay

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS

Second long-métrage de Bert I. Gordon, Le Début de la fin s’ouvre sur un couple s’embrassant dans une voiture en pleine campagne, jusqu’à ce qu’une chose terrifiante ne fasse hurler la demoiselle. La carcasse broyée du véhicule est bientôt retrouvée par la police, sans la moindre trace du couple. Ce n’est que le prélude d’une catastrophe colossale. Car en l’espace d’une nuit, la petite ville de Ludlow a été entièrement détruite et ses cent cinquante habitants ont disparu inexplicablement. La pimpante journaliste new-yorkaise Audrey Ames (Peggy Castle) décide alors de mener l’enquête. Ses investigations la mènent jusqu’au docteur Ed Wainwright, incarné par le charismatique Peter Graves. Alors âgé de trente et un an, le futur héros de Mission impossible avait déjà joué dans près d’une quarantaine de films et de séries télévisées, affrontant même à l’occasion quelques monstres comme dans Les Tueurs de l’espace ou It Conquered the World.

Ici, le voilà reconverti en scientifique œuvrant pour le ministère de l’agriculture. Ses expériences portent sur l’effet des radiations sur la photosynthèse des plantes. Il obtient ainsi des fruits et légumes géants qui pourraient régler, à terme, les problèmes de la faim dans le monde. Mais lorsque les responsables de la destruction de Ludlow, des sauterelles gigantesques, font bientôt leur apparition, le blond savant se rend à l’évidence : les insectes ont mangé ses fruits radioactifs et ont muté. Voraces, monstrueux, ils semblent indestructibles et s’apprêtent maintenant à envahir Chicago. Ed déclare alors à Audrey : « nous sommes peut-être les témoins du début d’une nouvelle ère qui annonce l’annihilation de l’être humain ». Malgré la maladresse des incrustations et les liserés tremblants qui entourent les insectes, la dynamique des plans composites est souvent très efficace et les effets sonores stressants à souhait. Lorsqu’il veut se montrer épique, le cinéaste mélange des stock shots de l’armée, des images d’archives de foule qui court dans les rues, des insectes pâlichons rétroprojetés derrière les comédiens et des explosions en tout genre.

Quand les acteurs se mangent entre eux !

Les plans les plus surprenants sont finalement ceux où les sauterelles sont filmées au milieu de photos de la ville. C’est là où l’illusion fonctionne le mieux, notamment lorsqu’on les voit escalader des façades d’immeubles. Le problème, c’est que ces monstres ne représentent jamais la moindre menace aux yeux des spectateurs. Ils ressemblent simplement à ce qu’ils sont : de vraies sauterelles agrandies maladroitement à l’écran par tous les moyens imaginables. Deux cents spécimens furent employés à cet effet, mais Gordon découvrit avec effroi qu’ils se dévoraient entre eux et fut contraint d’achever son tournage avec une petite douzaine de sauterelles seulement ! Le film s’achemine tranquillement vers la destruction de ces aberrations de la nature, grâce à une astuce trouvée par un Peter Graves déjà féru de missions impossibles, tandis que la journaliste, qu’on avait un peu hâtivement considérée comme l’héroïne dynamique de ce récit, est bien rapidement reléguée au rang de potiche poussant des hurlements et se réfugiant dans les bras du valeureux savant.

 

© Gilles Penso


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