FINAL EXPERIMENT (1993)

Un homme panique à l’idée que des extra-terrestres viennent lui rendre visite la nuit pour pratiquer sur lui des expériences génétiques…

OFFICIAL DENIAL

 

1993 – USA / AUSTRALIE

 

Réalisé par Brian Trenchard Smith

 

Avec Parker Stevenson, Dirk benedict, Erin Gray, Chad Everett, Michael Plate, Christopher Pate, Natalie McCurry

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Final Experiment marque une date dans l’histoire des productions direct-to-video dans la mesure où il s’agit du tout premier film original produit par la chaîne Syfy, qui s’orthographiait alors Sci-Fi Channel. Son réalisateur, le Britannique Brian Trenchard-Smith, avait déjà touché à toutes sortes de genres, du kung-fu (L’Homme de Hong Kong, La Marque de la panthère) à l’action exotique (Les Cascadeurs de la mort, Le Jour des assassins) en passant par le musical (La rage de la casse), le policier (Le Gang des BMX), le film de guerre (Le Dernier assaut), l’aventure (Le Secret du lac), l’horreur (Le Drive-in de l’enfer, L’Esprit du mal) et la science-fiction post-apocalyptique (Les Traqués de l’an 2000, son titre de gloire le plus célèbre). On lui doit également quelques épisodes de séries TV, notamment pour Tarzan, Les Dessous de Palm Beach et Mission impossible 20 ans après. Notre homme est donc un solide artisan, à défaut d’avoir un style et une vision. Final Experiment raconte l’histoire du couple Corliss, qui commence sérieusement à battre de l’aile car Paul (Parker Stevenson, alias Craig Pomeroy dans Alerte à Malibu), le mari, refuse obstinément d’avoir un enfant. La raison qu’il invoque est pour le moins curieuse : il est persuadé que des extra-terrestres s’introduisent dans sa maison la nuit et se servent de lui comme cobaye pour des expérimentations génétiques !

Face à de telles affirmations, la femme de Paul, Annie (Erin Gray, le colonel Deering de Buck Rogers au 25ème siècle), pense qu’il a sérieusement besoin de l’aide d’un psychiatre. Nous aurions tendance à nous ranger à son avis. Mais une nuit, Paul est bel et bien enlevé dans son sommeil par des êtres venus d’ailleurs. A son réveil, il sait bien qu’il n’a pas rêvé, sans pour autant parvenir à convaincre sa femme. En revanche, l’armée qui surveillait sa maison le croit. Elle a en effet abattu un vaisseau spatial et détient l’un de ses occupants. Les militaires attendent donc de Paul qu’il établisse le contact, notamment le lieutenant-colonel Dan Larner incarné par Dirk Benedict (l’inoubliable Starbuck de Galactica). Final Experiment prend alors rapidement les allures d’un mélange de Rencontres du troisième type et E.T. l’extra-terrestre. On y retrouve l’homme qui a vu les aliens et que personne ne croit sauf le gouvernement, la montagne où a atterri l’OVNI investie par l’armée, le petit extra-terrestre qui veut retrouver son vaisseau, et même quelques notes de musique empruntées à John Williams au moment où l’E.T. en question touche du doigt le héros, dans la forêt nocturne, alors que la pleine lune éclaire le ciel.

Rencontres du troisième E.T.

Hélas, non content de cultiver le déjà-vu avec une constance qui confine au plagiat quasi-systématique, le film de Brian Trenchard-Smith oublie toute subtilité et ne se rattrape guère par sa mise en forme. L’OVNI est une image de synthèse passable, mais le plus gros handicap du film reste le maquillage des créatures, inspiré de celui de Rencontres du troisième type, mais extrêmement sommaire et figé. Cet aspect rigide et plastifié du héros d’une autre planète ôte toute crédibilité aux scènes dans lesquelles il intervient, d’autant que le chef opérateur l’expose en pleine lumière à maintes reprises. La ballerine de douze ans qui incarne le petit alien dans sa combinaison en caoutchouc a donc toutes les peines du monde à nous faire croire à son personnage. Parmi les pouvoirs du sympathique extra-terrestre, on notera la faculté de créer des hallucinations, lui permettant de revêtir aux yeux des humains l’aspect d’autres êtres humains qu’il croise sur son chemin. Une idée sympathique mais que le scénario exploite bien mal. Après ce téléfilm facultatif, le scénariste Bryce Zabel continuera à creuser le sillon extra-terrestre en créant la série Dark Skies.

 

© Gilles Penso


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