SENSE 8 (2015-2018)

Dans cette série de science-fiction qui se déploie aux quatre coins du monde, les Wachowski étudient les mystères de l’émotion humaine…

SENSE 8

 

2015/2018 – USA

 

Créée par Lana et Lilly Wachowski, J. Michael Straczynski

 

Avec Aml Ameen, Bae Doona, Jamie Clayton, Tina Desai, Tuppence Middleton, Max Riemelt, Miguel Angel Silvestre, Brian J. Smith, Freema Agyeman, Alfonso Herrera

 

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX

Passer des salles de cinéma au petit écran était le pari risqué des Wachowski (Bound, Matrix, Cloud Atlas, Jupiter le destin de l’univers). C’est pourtant le saut qu’effectuent les cinéastes en présentant Sense 8 sur la plateforme Netflix, une fresque en deux saisons et vingt-quatre épisodes qui nous entraîne tout autour du monde, de Mexico à San Francisco en passant par Chicago, Londres, Nairobi, Berlin, Mumbai et Séoul. À travers ce récit globe-trotter, nous découvrons huit personnages, huit personnalités, huit cultures différentes, huit histoires… qui n’en deviennent qu’une. Tout commence dans une église abandonnée. Avant de se suicider, une femme nommée Angelica (Daryl Hannah) active une connexion entre huit personnes éparpillées aux quatre coins du monde. Ces huit individus que rien de liait jusqu’alors sont Capheus (Aml Ameen), Sun (Bae Doona), Nomi (Jamie Clayton), Kala (Tina Desai), Riley (Tuppence Middleton), Wolfgang (Max Riemelt), Lito (Miguel Angel Silvestre) et Will (Brian J. Smith). Chacun d’entre eux essaie de vivre son quotidien tout en essayant de comprendre comment et pourquoi il est connecté avec les sept autres. Si Angelica s’est donnée la mort, c’est pour éviter d’être capturée par un homme inquiétant surnommé « Whispers » au service de l’occulte Organisation de Préservation Biologique…

Sense 8, c’est donc l’histoire de huit personnes reliées les unes aux autres par quelque chose qu’elles cherchent à comprendre. Alors qu’elles apprennent au fil de l’intrigue à vivre en partageant leurs émotions et les moments clés de leur vie, elles comprennent qu’elles peuvent se parler, s’écouter, s’entraider. Petit à petit, ces protagonistes interconnectés vont découvrir pourquoi ils sont reliés et, fatalement, quel danger les menace. Ce mystère est mené habilement tout au long des épisodes, chacun prenant le temps d’introduire les différents personnages et leur vie individuelle avant de les relier progressivement, nous offrant des scènes magnifiques et sensuelles, des moments partagés qui prennent peu à peu de l’ampleur pour nous amener vers un final grandiose. Par bien des aspects, Sense 8 nous rappelle Cloud Atlas qui lui aussi, à sa manière, liait des individualités à priori sans rapport les unes avec les autres.

L’empire des sens

En dehors de l’aspect science-fictionnel de son postulat, Sense 8 est une fresque sur l’humanité doublée d’un excellent divertissement tour à tour palpitant, drôle, romantique, magique… avec une jolie morale : quelle que soit leur ethnie, leur sexualité, leur lieu de vie, leur histoire, les hommes au bout du compte sont tous semblables. Car ce qui nous rend humains, ce sont nos émotions. Au passage, les Wachowski abordent plusieurs thématiques qui leur sont chères, notamment la question de l’identité sexuelle, la notion de genre mais aussi plusieurs problématiques sociétales et politiques. Même si la seconde saison s’achève sur un cliffhanger appelant une suite, Netflix décide de ne pas renouveler la série. Face à la levée de boucliers des téléspectateurs, un épisode final spécial de deux heures et demi permettra en 2018 d’offrir à Sense 8 une conclusion digne de ce nom. Saluée par la critique et multi-récompensée, cette série hors du commun est une nouvelle pierre au curieux édifice artistique bâti par les Wachowski depuis le début de leur carrière.

 

© Catheolia

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