BAMBI : LA VENGEANCE (2025)

Le faon tout mignon de Walt Disney s’est transformé en monstre mutant à la force prodigieuse et aux instincts meurtriers…

BAMBI : THE RECKONNG

 

2025 – GB

 

Réalisé par Dan Allen

 

Avec Roxanne McKee, Russell Geoffrey Banks, Samira Mighty, Nicola Wright, Tom Mulheron, Alex Cooke, Catherine Adams, Joseph Greenwood, Adrian Relph

 

THEMA MAMMIFÈRES

Après Winnie l’Ourson, Porcinet et Peter Pan, c’est au tour de Bambi de se muer en personnage de film d’horreur. Comme dans les autres films de cette improbable saga connue des amateurs sous le nom de « Twisted Childhood Universe » (ou TCU), tout commence par un dessin animé minimaliste qui raconte les origines du monstre. Traumatisé par la mort de sa mère (comme tous les enfants qui découvrirent le film de Disney), Bambi survit seul dans la forêt, grandit, rencontre une biche et fonde une famille. Les nouveaux parents s’efforcent d’enseigner à leur progéniture les dangers du monde, ce qui n’empêche pas le drame de frapper à nouveau. La biche est mortellement renversée par un camion transportant des déchets toxiques et le petit faon disparaît dans la panique. Dévasté, Bambi boit l’eau contaminée d’une rivière, ce qui le transforme en une créature vorace et monstrueuse, bien déterminée à se venger. Nous voilà donc face à une sorte de « Toxic Avenger » cornu que le film va s’efforcer de montrer comme un dinosaure assoiffé de sang et de chair humaine. Et c’est Dan Allen, signataire d’un bon paquet de courts-métrages et de quelques films d’horreur à petit budget passés sous les radars (Unhinged, Mummy Reborn, It Came from Below), qui s’y colle.

Après son prologue dessiné, Bambi : la vengeance nous met en présence des personnages principaux : Xana (Roxanne McKee) et son fils Benji (Tom Mulheron). Tous deux prennent un taxi pour traverser la forêt et regagner la maison de campagne où séjourne la famille de Simon (Alex Cooke), le père de Benji. Simon lui-même est aux abonnés absents, à la grande déception de son fils, mais la belle-famille les attend au complet : deux oncles, une tante, un cousin et une grand-mère sénile qui ânonne seule dans son coin et noircit des feuilles avec des dessins bizarres représentant des animaux effrayants. Au milieu des bois nocturnes, le taxi qui transporte Benji et sa mère est soudain attaqué par un cerf monstrueux qui provoque un violent accident en rugissant. Evil Bambi vient d’entrer en scène ! Alors que Xena et son fiston essaient d’échapper au monstre déchaîné, un petit groupe de chasseurs se lance sur les traces de ce prédateur hors du commun…

Cerf violent

Étant donné que nous n’avions pas particulièrement été convaincus par les deux Winnie the Pooh, qu’espérer de ce Bambi ? Fallait-il encore s’attendre à un chassé-croisé dans une forêt sombre, avec force cris et jets de sang ? Oui, la recette est toujours la même. Mais la créature se révèle ici beaucoup plus spectaculaire. Pour transformer le gentil faon en monstre terrifiant, le film le dote d’une vitesse de bolide et d’une force colossale, mue ses bois en armes tranchantes, garnit sa mâchoire de crocs acérés, bref opère une impressionnante mutation. Particulièrement soignées – surtout si l’on tient compte du budget modeste de l’entreprise -, les images de synthèse qui donnent corps à la bête sont conçues par Ryan et Stephanie Bellgardt, habitués aux séries B désargentées. Grâce à leur travail remarquable, Dan Allen peut s’amuser à revisiter plusieurs scènes clés de Jurassic Park (notamment celle du T-rex sur la route et des raptors dans la cuisine) pour les adapter au quadrupède en furie, sans se réfréner sur les effets gore. Un malheur n’arrivant jamais seul, nos infortunés protagonistes découvrent en cours de route que d’autres animaux de la forêt ont absorbé les produits toxiques déversés dans la rivière, multipliant les possibilités de carnages. Désormais, vous ne regardez plus le sympathique Panpan comme avant ! Truffé de rebondissements inattendus et porté par des acteurs convaincants, Bambi : la vengeance n’est évidemment pas un chef d’œuvre, mais c’est sans doute ce qui se fait de mieux dans le genre « corruption des héros de notre enfance ».

 

© Gilles Penso

À découvrir dans le même genre…

 

Partagez cet article