STAR TREK 4 : RETOUR SUR TERRE (1986)

Toujours réalisée par Leonard Nimoy, cette quatrième aventure fait voyager dans le temps l'équipage de l'Enterprise et se teinte d'un message écologique

STAR TREK IV – THE VOYAGE HOME

1986 – USA

Réalisé par Leonard Nimoy

Avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Nichelle Nichols, Catherine Hicks

THEMA SPACE OPERA I VOYAGES DANS LE TEMPS I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK

Après un troisième Star Trek inégal, Leonard Nimoy, qui semble s’être pris au jeu, signe la réalisation de cette nouvelle séquelle. Le résultat s’avère ici plus réjouissant, dans la mesure où le film exhale une légèreté et un second degré pleinement assumés. D’amiral, Kirk est ici rétrogradé au rang de capitaine pour avoir enfreint les règles de la Starfleet dans l’épisode précédent. Le scénario, co-écrit par Steve Meerson, Peter Krikes, Harve Bennett et Nicholas Meyer (auteur et réalisateur du très réussi Star Trek 2) oblige nos héros à remonter le temps pour retrouver une baleine en voie d’extinction, seule capable, par son chant, de communiquer avec une sonde extra-terrestre qui menace de détruire la Terre. Le côté tragédie classique des épisodes précédents fait ici place à un comique de situation tranquillement exploité par la déambulation en plein San Francisco du vingtième siècle de l’équipage légèrement anachronique de l’Enterprise. Nicholas Meyer est ici en terrain connu, puisqu’il aborda déjà la thématique du voyage dans le temps à l’occasion de l’inventif C’était demain avec Malcolm McDowell et David Warner (il en profite même pour écrire quelques bouts de scène qu’il n’avait pas pu exploiter dans son propre film).

On retrouve ici l’esprit de certains épisodes de la série originale qui s’amusaient à transporter ses héros dans le passé. La finesse n’est certes pas toujours de mise (Spock adoptant un look de hippie sur le retour avec un bandana dissimulant ses oreilles pointues vaut son pesant de cacahouètes !), mais la tournure écologique du scénario offre d’intéressantes perspectives environnementales. Prévu pour intégrer le casting du film, Eddie Murphy dut décliner l’offre à cause du tournage de Golden Child, programmé en même temps que celui de Star Trek 4 (d’autant que Paramount ne souhaitait pas particulièrement mixer ses deux franchises les plus populaires du moment, Star Trek et Le Flic de Beverly Hills). C’est donc Catherine Hicks, choisie par William Shatner lui-même, qui reprend un rôle proche de celui que Murphy était censé incarner.

Hommage à l'équipage de la navette Challenger

Les effets spéciaux d’ILM confèrent au film un côté volontiers spectaculaire. Le voyage dans le temps est ainsi visualisé par des images de synthèse assez novatrices pour l’époque (dans la lignée du projet Genesis de Star Trek 2), les baleines qui s’ébattent avec grâce en pleine mer sont des marionnettes animatroniques d’un mètre vingt ultra-réalistes (filmées dans un bassin sur le parking de la Paramount) et le Golden Gate Bridge survolé par de gigantesques vaisseaux spatiaux est une très belle maquette en perspective forcée. Suite à un drame tristement célèbre survenu à l’époque, le film s’ouvre sur un texte introductif annonçant : « Les acteurs et l’équipe de Star Trek souhaitent dédier ce film aux hommes et aux femmes de la navette spatiale Challenger dont l’esprit courageux vivra jusqu’au vingt-troisième siècle et au-delà. ». Cet hommage entérine les liens étroits tissés entre la saga de Gene Roddenberry et la NASA, laquelle n’ayant pas hésité, rappelons-le, à baptiser « Enterprise » l’une de ses navettes spatiales.

   

© Gilles Penso

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