CAT’S EYE (1985)

Un film d'épouvante à sketches dont chaque histoire s'inspire d'une nouvelle de Stephen King

CAT’S EYE

1985 – USA

Réalisé par Lewis Teague

Avec James Woods, Robert Hays, Drew Barrymore, Alan King, James Naughton, Kenneth McMillan, Candy Clark, Tony Munafo

THEMA MAMMIFERES I DIABLE ET DEMONS I SAGA STEPHEN KING

Creepshow ayant connu un joli succès en 1983, l’idée d’un nouveau film à sketches inspiré d’histoires de Stephen King germa assez rapidement dans l’esprit du producteur Dino de Laurentiis. Lewis Teague, qui avait signé l’adaptation de Cujo, se retrouve sur le fauteuil du réalisateur, mais il s’acquitte sans génie de sa tâche, signant une mise en scène peu inventive assortie d’une musique synthétique pas très efficace signée Alan Silvestri. Le prologue multiplie les clins d’œils à l’univers de Stephen King. On y voit un chat poursuivi par un Saint-Bernard sosie de Cujo, puis passer devant une Plymouth Fury rouge vif qui répond au doux nom de Christine. Le félin achève sa course dans un camion de déménageurs et se retrouve en plein New York.

C’est là que démarre le premier sketch, « Quitters Inc. » Monsieur Morrison (James Woods) s’inscrit dans une clinique pour arrêter de fumer. Mais les méthodes de l’établissement s’avèrent assez expéditives. S’il rechute, ils captureront sa femme et la soumettront à des chocs électriques, dans une cage métallique qu’ils expérimentent d’abord avec le fameux chat S’il refume, ce sera au tour de sa fille. A la troisième entorse, sa femme sera violée. Et s’il s’écarte à nouveau du droit chemin, il sera assassiné, tout simplement ! L’acidité de la nouvelle originale, qui n’est pas sans évoquer les histoires à chute de Roald Dahl, n’est que pauvrement retranscrite ici. Restent une savoureuse séquence de soirée mondaine où Morrison a des hallucinations (des paquets de cigarettes géants sur pattes, la fumée qui sort par les oreilles des convives) au son de « Every Breath you Take » de Police, et ce gag où notre héros voit un extrait de Dead Zone à la télé, se demandant qui a pu écrire un tel navet ! 

Le gnome miniature

Le chat échappe finalement à ses tortionnaires, prend un ferry et se retrouve à Atlantic City, décor de la deuxième histoire, « The Ledge ». Echappé de Y’a-t-il un pilote dans l’avion ?, Robert Hays incarne un tennisman qui s’apprête à prendre la poudre d’escampette avec la femme d’un riche businessman lorsque ce dernier le fait enlever. Il lui offre alors un choix simple : soit il part en prison avec la drogue cachée dans son coffre, soit il accepte de parcourir toute la corniche de son vertigineux immeuble, au risque de chuter dans le vide. Le sketch repose dès lors sur un suspense mou et sur une chute prévisible. La dernière étape est la ville de Willmington. Le chat y arrive en train et est hébergé par Amanda (Drew Barrymore), qui le baptise « général ». Dans le mur de la chambre d’Amanda vit un gnome miniature, sans doute inspiré par le succès récent de Gremlins. Le masque mécanique bestial de la créature, œuvre de Carlo Rambaldi, n’est pas très subtil. En revanche, les effets spéciaux à base de décors surdimensionnés et de perspectives forcées sont très réussis, et permettent d’étonnantes interactions entre le gnome et la jeune actrice. « The General » est probablement le sketch le plus original et le plus intéressant des trois, d’autant que c’est le seul dans lequel le chat a un vrai rôle à jouer. Le bilan est donc très inégal, preuve que le succès de Creepshow était en grande partie dû à l’inventivité de George Romero et à ses choix artistiques.

 

© Gilles Penso

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