AVENGERS : INFINITY WAR (2018)

Les Avengers affrontent Thanos, le plus redoutable de tous leurs adversaires

AVENGERS : INFINITY WAR

2018 – USA

Réalisé par Anthony et Joe Russo

Avec Josh Brolin, Robert Downey Jr, Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Chris Pratt, Tom Holland, Chris Evans

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL I AVENGERS I CAPTAIN AMERICA I IRON MAN I THOR I HULK I SPIDER-MAN

Pour célébrer ses dix ans d’existence, le studio Marvel se devait de frapper fort et de parvenir à surprendre des spectateurs quelques peu anesthésiés par des dizaines de crossovers titanesques multipliant souvent jusqu’à l’indigestion les échauffourées numériques entre vilains hégémoniques et super-héros blagueurs. Car il faut bien avouer que depuis Iron Man et malgré quelques coups d’éclat notables (la trilogie Captain America, le premier Avengers, les deux Gardiens de la Galaxie), le soufflé du vaste univers cinématique inauguré en 2008 a fini par retomber. L’intrigue d’Avengers : Infinity War démarre « in media res », alors que le tout puissant Thanos et ses sbires terrassent leurs adversaires sans que le spectateur n’ait la possibilité immédiate de comprendre la nature du combat. Le prologue est audacieux mais résume déjà en quelques secondes le problème majeur de ce dix-neuvième long-métrage estampillé Marvel : des enjeux et des motivations mal définis, une relocalisation de l’intrigue dans un cadre cosmique déconnecté de la réalité terrienne, un trop-plein de protagonistes ayant tendance à s’affaiblir les uns les autres au lieu de s’enrichir mutuellement et surtout une gestion incompréhensible des super-pouvoirs de chacun des belligérants. Car entre la nano-technologie starkienne muant les combinaisons en couteaux suisses émules des Transformers, la télékinésie, la maîtrise des univers parallèles, l’altération du temps et de la réalité, les sorts magiques et la puissance divine, on y perd un peu son latin, d’autant que tout se termine finalement à coups de poings et de tatanes. 

Dans cet imbroglio à mi-chemin entre le catch et Dragonball Z, les héros ont du mal à s’affirmer. Tony Stark et Steve Rogers ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, Spider-Man ne sert strictement à rien, Bruce Banner est relégué au rang de pitre pataud et les femmes – une fois de plus – tapissent gentiment l’arrière-plan. Certes, les Gardiens de la Galaxie et Thor nous égaient quelque peu, mais c’est sans conteste Thanos qui joue ici le rôle le plus intéressant. Magnifiquement incarné par Josh Brolin par motion capture interposée, ce super-vilain franchement impressionnant nous subjugue par sa toute-puissance et son apparente absence de scrupules, laquelle masque en réalité des failles très humaines et des états d’âme tumultueux. 

Un dénouement d'un nihilisme étourdissant

Malgré ses prémisses appauvries, Avengers : Infinity War gagne en ampleur grâce à cet antagoniste hors-normes et se pare en milieu de métrage du combat le plus colossal et le plus épique jamais vu dans un film Marvel, les milliers de guerriers s’affrontant dans une plaine du Wakanda fort heureusement débarrassée des hideux rhinocéros digitaux de Black Panther. A l’issue de cet assaut digne des batailles les plus excessives de la saga du Seigneur des Anneaux, Anthony et Joe Russo (maîtres d’œuvres des deux précédentes aventures de Captain America) nous assènent un dénouement d’un nihilisme étourdissant. Cette noirceur n’est évidemment que temporaire (on ne va pas tuer la poule aux œufs d’or), mais son impact visuel et sa puissance dramatique n’en sont pas pour autant amoindris.

 

© Gilles Penso

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