Le concept du protagoniste coincé dans une boucle temporelle est devenu depuis longtemps un motif classique du cinéma de science-fiction, décliné sous des formes aussi variées que Retroaction, Source Code, Edge of Tomorrow, Happy Birthdead ou The Endless. Mais à l’époque d’Un Jour sans fin, le terrain était vierge dans ce domaine, du moins à l’écran, et le fait que ce soit une comédie – et non une fable de SF pure et dure – qui donne au genre ses premières lettres de noblesse offre un nouveau sens au terme « comique de répétition ». Le principe de la redite inlassable permet de faire passer le héros par tous les états d’âme possibles et imaginables, de l’incrédulité à la stupéfaction en passant par la lassitude, l’inquiétude, la déprime, l’opportunisme ou le sentimentalisme. Attiré par Rita, Phil tente de la séduire. Mais, tel Sisyphe ou les Danaïades condamnés à recommencer éternellement leur labeur dans les Enfers de la mythologie, il voit ses efforts réduits au néant lorsque, chaque matin, la journée recommence à son point de départ et que Rita a tout oublié.