L’HYBRIDE INFERNAL (1986)

Une créature extra-terrestre agresse des jeunes new-yorkaises pour les transformer en mères porteuses involontaires…

BREEDERS

 

1986 – USA

 

Réalisé par Tim Kincaid

 

Avec Teresa Farley, Lance Lewman, Frances Raines, Natalie O’Connell, Amy Brentano, LeeAnne Baker, Matt Mitler, Adriane Lee

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND

Avec un planning de vingt jours à sa disposition et un budget étriqué, Tim Kincaid fut chargé de tourner simultanément deux films de science-fiction : Robot Killer (alias Mutant Hunt) et L’Hybride Infernal (autrement dit Breeders). Comme on pouvait s’y attendre, ces deux œuvres n’ont rien pour passer à la postérité et fleurent bon le nanar. L’Hybride Infernal se situe au cœur de New York. Plusieurs femmes sont violées par une créature mystérieuse mais aucune description de l’agresseur ne concorde, comme s’il était capable de se métamorphoser. Toutes les victimes, qui étaient vierges, sont désormais défigurées. Un lieutenant de police dénué du moindre charisme mène l’enquête.

Bientôt, les cicatrices des victimes disparaissent, et de la poussière rouge est découverte dans leur sang. Après analyse, il s’avère qu’elle provient des briques ayant servi aux fondations de Manhattan. « Nous avons affaire à un mystère provenant des tréfonds de la ville » déclame alors un scientifique avec un sérieux papal. Bientôt mues par une énergie collective, les victimes quittent toutes leur lit d’hôpital, nues comme des vers, et s’enfuient sous la ville, dans le même décor de métro que celui qui servit à C.H.U.D. Nos nudistes convalescentes se retrouvent dans une espèce de coquille d’huître géante et s’y baignent ensemble, poussant des gémissements, s’enduisant de liquide blanchâtre poisseux et lançant des regards torves à la caméra . De ce « nid » émane une force extra-terrestre en quête d’hôtes féminines vierges pour conquérir la terre. « Cette planète doit assurer la continuité à une noble race » dit avec emphase le scientifique féru de belles phrases, lequel est désormais acquis à la cause de l’envahisseur.

Érotisme de bas étage et gore mal fichu

Pour tenter de camoufler son scénario absurde, ses acteurs narcoleptiques et ses dialogues aberrants, Kincaid joue la carte de l’érotisme de bas étage et du gore mal fichu. Ainsi, lorsque la caméra ne s’attarde pas sur l’anatomie d’une infirmière en train de prendre sa douche ou sur les déambulations d’un mannequin qui se dénude sans raison puis se déhanche pendant cinq minutes au son d’une musique des années 80 (exhibant des marques de bronzage peu gracieuses), elle filme sans conviction les maquillages spéciaux d’un Ed French qu’on a connu plus inspiré. Un ventre (en plastique, avec des prothèses bien visibles) se déchire et exsude du faux sang, une clocharde se transforme en monstre hideux (son visage n’est plus qu’une boursouflure de latex traversée par une mâchoire carnassière verticale, avec un œil unique qui s’agite), un visage enfle et explose, un alien gluant en caoutchouc tente de nous faire peur, bref c’est du grand n’importe quoi. Le climax, quant à lui, vaut son pesant d’or. Dans le souterrain désaffecté, le héros trouve comme par miracle un bidon d’essence avec lequel il asperge le méchant extra-terrestre (un homme dans un costume de caoutchouc digne de Bioman) avant d’y jeter une allumette, puis découvre un câble électrique (très pratique lui aussi) qu’il utilise pour électrocuter toutes les femmes contaminées. The end.

 

© Gilles Penso

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