MEGA SHARK VERSUS MECHA SHARK (2014)

Pour sa troisième aventure orchestrée par la compagnie The Asylum, le gigantesque Mégalodon affronte un requin géant robotique

MEGA SHARK VERSUS MECHA SHARK

 

2014 – USA

 

Réalisé par Emile Edwin Smith

 

Avec Christopher Judge, Elisabeth Röhm, Deborah Gibson, Beejan Land, Matt Lagan, Kate Avery, Hannah Levien

 

THEMA MONSTRES MARINS I ROBOTS I SAGA MEGA SHARK

Interrompue momentanément en 2010, la franchise Mega Shark est relancée en grande partie grâce au succès inespéré de Sharknado, premier véritable hit de la compagnie The Asylum spécialisée dans les films de genre à tout petit budget. Le scénario d’un troisième opus est donc commandé au scénariste Jose Prendes. Réticent au départ (Mega Shark Versus Giant Octopus et Mega Shark Versus Crocosaurus n’étant pas particulièrement sa tasse de thé), Prendes se prête finalement au jeu et propose un concept qui semble directement hérité de Godzilla contre Mecanick Monster : cette fois-ci, le grand monstre marin va devoir affronter son double robotique. A la mise en scène, Emile Edwin Smith effectue son baptême en dirigeant pour la première fois un long-métrage, même si notre homme n’est pas à proprement parler un débutant dans la mesure où il a longtemps œuvré dans le domaine des effets spéciaux numériques, du Chacal à La Malédiction de la Momie en passant par Mimic 2, les séries Firefly et Battlestar Galactica, Le Dernier Maître de l’air, Rango ou encore justement Sharknado.

Lorsque le film démarre, le Mégalodon refait son apparition en Égypte. Toujours aussi féru de sauts périlleux, il éjecte un navire dans les airs et provoque la décapitation du Sphinx (une scène un peu absurde que les producteurs imposèrent au scénariste). Les eaux internationales étant à nouveau menacées par la créature antédiluvienne, le gouvernement américain met au point une arme top-secrète : un requin mécanique géant qui sera équipé d’une intelligence artificielle et dirigé conjointement par la pilote Rosie Gray (Elisabeth Röhm) et son époux ingénieur Jack Turner (Christopher Judge). Après des premiers essais effectués sur le Mark 1, un bathyscaphe en forme de squale qui nous rappelle irrésistiblement celui de Tintin dans « Le Trésor de Rakham le rouge », place donc au Mark 2, rapidement surnommé le « Méchalodon ». Tandis que le personnage de l’océanographe Emma McNeil (Deborah Gibson), qui tenait la vedette de Mega Shark Versus Giant Octopus, refait ici son apparition pour prodiguer quelques conseils scientifiques à nos héros, la machine et la bête se préparent à un affrontement titanesque…

Mégalodon contre Méchalodon

Ce qui saute aux yeux de prime abord, c’est le saut qualitatif qui distingue ce troisième opus des deux précédents Mega Shark. Il ne s’agit pas de crier au chef d’œuvre bien sûr (avec un titre pareil, le film annonce assez rapidement la teneur de ses ambitions), mais reconnaissons que la mise en scène et la direction des acteurs ont largement été revus à la hausse. Le scénario évoque même quelques failles psychologiques chez son couple vedette en mettant en place un trauma passé et ses répercussions dans leur comportement présent. The Asylum ne nous avait pas habitués à ça ! Les effets spéciaux aussi ont beaucoup évolué, ce qui semble logique au regard du curriculum vitae du metteur en scène. Les images de synthèses sont plus soignées qu’à l’accoutumée, le requin monstrueux beaucoup plus réussi qu’auparavant et son adversaire robotique assez impressionnant. Du coup, même s’il continue à multiplier les séquences d’action improbables (les deux requins surgissent des eaux et s’entrechoquent dans le ciel devant le passage d’un Boeing, le mégalodon coule un porte-avion dans un grand délire pyrotechnique, le méchalodon roule dans les rues de Sidney en échappant à tout contrôle), ce troisième Mega Shark sait se montrer plus convaincant que ses prédécesseurs. Annoncé comme le dernier de la série, Mega Shark Versus Mecha Shark sera pourtant suivi d’un quatrième épisode.

 

© Gilles Penso

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