AGENT CARTER (2015)

La bien-aimée de Captain America, que le super-héros quittait bien malgré lui après le film de Joe Johnston, a droit à sa propre série TV

AGENT CARTER

 

2015 / 2016 – USA

 

Créée par Christopher Markus et Stephen Mac-Feely

 

Avec Hayley Atwell, James d’Arcy, Dominic Cooper, Chad Michael Murray, Enver Gjokaj et Shea Whigham

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

La fin de la Seconde guerre mondiale marque le début d’une nouvelle période importante de l’Histoire contemporaine : celle de la reconstruction de notre monde. S’il s’agit d’une reconstruction à la fois physique et économique, elle est également psychologique. La perte des disparus nécessite une guérison pour effacer ou atténuer les traumatismes subsistant encore chez les vivants. Et en ce début de l’année 1946, nous retrouvons ainsi Peggy Carter battant le pavé de New York. Toujours agent de la Section Scientifique de Réserve – la SSR, l’entité qui préfigure le futur SHIELD -, la jolie Peggy cherche à se consoler de la perte de l’amour de sa vie, Steve Rogers alias Captain America, qui a fait le sacrifice ultime en écrasant l’avion de Crane Rouge dans l’Atlantique Nord. En bute au machisme de ses collègues de la SSR, Peggy ronge son frein en accomplissant des tâches subalternes. Mais le destin remet sur sa route le milliardaire Howard Stark (sous les traits de Dominic Cooper) qui, injustement accusé de trahison au profit des soviétiques, lui demande d’enquêter secrètement afin de récupérer des inventions qui lui ont été dérobées. Aidée de Jarvis, le majordome de Stark, notre intrépide agent se trouve donc obligée de mener ses investigations en toute discrétion de ses collègues de la SSR. Voici donc, brièvement résumé, le point de départ de cette suite directe au film Captain America First Avenger dont quelques plans finaux sont d’ailleurs réutilisés pour lancer l’épisode pilote d’Agent Carter.

Si Agents of SHIELD démarrait sur les chapeaux de roue, la première saison de ce spin-off s’avère malheureusement bien poussive. Et ce n’est vraiment qu’à partir du cinquième épisode (sur huit que compte la première saison) que la série commence à nous tenir en haleine. L’intégration de personnages présents dans le premier Captain America (dont les Commandos Hurlants ou encore le docteur Arnim Zola) n’y est sans doute pas pour rien. Les créateurs d’Agents Of SHIELD avaient fait de même en réintroduisant les personnages de Lady Sif (Thor), de l’agent Hill et du directeur Fury (Avengers et Spider-Man). Doté de deux épisodes supplémentaires par rapport à la première, soit dix au total, la seconde saison d’Agent Carter impose quand même un rythme plus soutenu grâce à une intrigue s’étalant sur plusieurs épisodes en introduisant (entre autres) des éléments qui seront visibles dans Agent of SHIELD dont « l’Element Zéro » qui devient le « Gravitonium ».

Des questions en suspens

Côté casting, Hayley Atwell forme un duo avec James d’Arcy (Jarvis) qui évoque par moments celui formé en son temps par Patrick MacNee et Diana Rigg dans Chapeau melon et bottes de cuir. Mais si John Steed et Emma Peel s’opposaient de manière suggérée, l’agent Carter et Jarvis n’hésitent pas à s’opposer frontalement. Le second étant marié, la tension sexuelle est évacuée au profit d’un respect mutuel teinté avant tout de professionnalisme, la mission devant passer avant tout. Même si le cœur de Peggy commence à balancer pour l’agent Daniel Souza (incarné par Enver Gjokaj), Jarvis s’avérant un adjoint bienveillant avant tout, les relations entre les personnages restent cependant peu exploitées. N’ayant pas trouvé son public, Agent Carter, bien qu’utilisant les mêmes principes qu’Agent of SHIELD et malgré une fin ouverte, s’arrête après deux minuscules saisons de 18 épisodes, laissant encore inexploré tout un pan du MCU et dont notamment la genèse du SHIELD.

 

© Antoine Meunier



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