Ce fantôme serait donc une sorte de Tarzan au pays des rongeurs, laissant ses amis velus ramper sur son corps dénudé avec une lascivité ridicule, et perpétrant certains de ses meurtres à coups de dents, notamment la langue arrachée d’une curieuse ou le corps déchiqueté d’un vieux pédophile. Sans masque, le cheveu gras et le regard vague, Julian Sands n’impressionne guère, et chacune de ses apparitions laisse indifférent. Comme en outre le scénario le dote de pouvoirs paranormaux inexpliqués (télépathie, télékinésie, capacité de créer des vagues de froid) et que sa relation amour-haine avec la chanteuse Christine est construite sans la moindre cohérence, le classique de l’épouvante espéré se mue vite en nanar regrettable. D’autant que le film ne recule devant aucune absurdité, que ce soient les hallucinations kitsch du fantôme, cette machine à exterminer les rats qu’on croirait issue d’un épisode des Fous du volant ou encore ce dénouement improbable. Restent quelques meurtres sanglants, orchestrés par l’as maquilleur Sergio Stivaletti, mais c’est un bien maigre lot de consolation.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en février 2011
© Gilles Penso