LE MASQUE DE CIRE (1997)

Robert Hossein incarne un émule de L’Homme au masque de cire dans ce récit horrifique excessif réalisé par un maestro des effets spéciaux

LA MASCHERA DI CERA

 

1997 – France / ITALIE

 

Réalisé par Sergio Stivatelli

 

Avec Robert Hossein, Valery Raymond, Gabriella Girogelli, Riccardo Serventi Longhi, Romina Mondello, Aldo Massasso

 

THEMA SUPER-VILAINS

Prévu à l’origine pour être réalisé par Lucio Fulci, avant que son décès survenu en 1996 ne bouleverse la communauté cinéphilique du monde entier, Le Masque de cire marque le baptême de Sergio Stivaletti à la mise en scène. Grand maître des effets spéciaux (Phenomena, Demons, Dellamorte Dellamore), notre homme met du cœur à l’ouvrage en se laissant visiblement inspirer par le style de Dario Argento, qui produit le film. Le récit commence à Paris, le 31 décembre 1900, où une petite fille assiste à l’assassinat sauvage de ses parents par un mystérieux agresseur. Moustachue comme il se doit, la police est perplexe. Douze ans plus tard, à Rome, le jeune Lucas (Daniel Auber), qui fréquente assidûment la maison close la plus huppée de la ville, accepte le pari que lui lance son ami Giovanni contre 50 lires : passer une nuit entière dans le nouveau musée de cire qui vient d’ouvrir ses portes. Terrorisé par la statue d’une Méduse décapitée par Persée (qui s’anime et dont les yeux s’illuminent comme celle du Choc des Titans), il meurt sur le coup. La police conclue à un infarctus. Mais comment expliquer cette étrange piqûre sur son cou ?

Les doutes commencent à se former autour de l’étrange propriétaire du musée, le sculpteur Boris Volk. Campé par Robert Hossein, il est en quête permanente de la perfection. Peu après le drame, la belle Sonia (Romina Mondello) est engagée en tant que costumière dans le musée. En se confiant au journaliste Andréa (Riccardo Serventi Longhi), qui enquête sur la mort de Lucas, elle livre un secret profondément enfoui… Généreux en effets gore supervisés par le réalisateur lui-même, Le Masque de cire exhibe sans pudeur des mains arrachées, des gorges tranchées, des cœurs extirpés. A défaut d’être toujours subtils, les maquillages s’avèrent impressionnants. On ne peut pas en dire autant, hélas, des effets numériques qui gâchent souvent les scènes qui les sollicitent (notamment les plans larges de l’incendie final). C’est finalement la combinaison des deux techniques qui marche encore le mieux, comme lorsqu’une jeune prostituée se mue en statue de cire. Car ici, contrairement à L’Homme au masque de cire, les statues ne sont pas des cadavres mais des victimes bien vivantes, pétrifiées par un procédé chimique et maintenues en vie grâce à l’électricité.

Dans la peau de Volk…

Loin des grands drames historiques qui lui valurent une grande partie de sa respectabilité, Robert Hossein retrouve ici le type de personnages inquiétants qui jalonnèrent le début de sa filmographie, notamment dans la saga Angélique. « Lorsqu’on m’avait demandé à l’époque de jouer un méchant balafré, je me suis dit que ma carrière était foutue alors qu’elle venait à peine de commencer », avouait-il. « Or c’est le contraire qui s’est produit, et j’ai finalement trouvé mon compte dans les personnages de méchants et de mauvais garçons » (1). Il faut avouer que l’acteur ne manque pas de charisme dans la peau de Volk, même si nous sommes évidemment loin de la prestation tourmentée de Vincent Price dans l’insurpassable Homme au masque de cire. L’un des autres grands atouts du film est la magnifique musique de Maurizio Abeni, qui nimbe le métrage d’une atmosphère lyrique et grandiloquente.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 2008

 

© Gilles Penso

 

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