« Dans la plupart des films de zombies, les créatures surgissent au bout de deux minutes puis saturent l’écran », explique le réalisateur. « Je ne souhaitais pas adopter la même mécanique. Il me semblait plus intéressant de les évoquer, d’en parler, de les entendre, mais de ne les montrer que tardivement pour faire monter progressivement la tension. C’était presque un jeu de cache-cache entre les zombies et les humains. » (1) Malgré l’inévitable sentiment de déjà vu véhiculé par l’intrigue, la plupart des protagonistes demeurent attachants, même lorsqu’ils révèlent des failles et des faiblesses finalement très humaines qui les poussent à faire des choix catastrophiques, voire à se muer en monstres eux-mêmes. Le titre pourrait ainsi s’appliquer autant aux infectés qu’aux survivants. Personne ne peut sortir indemne d’un tel drame. C’est ce que George Romero clamait déjà en 1968, et c’est ce que Bo Mikkelsen continue à nous raconter près de cinquante ans plus tard.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2016
© Gilles Penso