DEAD ANT (2017)

En route vers un festival de musique, un groupe de rock un peu has been est attaqué en plein désert par une horde de fourmis géantes

DEAD ANT

 

2017 – USA

 

Réalisé par Ron Carlson

 

Avec Sydney Sweeney, Sean Astin, Leisha Hailey, Jake Busey, Cortney Palm, Tom Arnold

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS

Avec Dead Ant, le scénariste/réalisateur Ron Carlson tente un concept un peu fou qu’on pourrait presque résumer – selon l’une de ces formules hybrides si chères aux rois du marketing hollywoodien – comme « Spinal Tap rencontre Des monstres attaquent la ville ». Tout un programme, n’est-ce pas ? Le film s’intéresse ainsi à un groupe de rock sur le retour, « Sonic Grave », qui a eu son heure de gloire à la fin des années 80 avec le titre à succès « Close Your Eyes » (une « ballade rythmée » un peu sirupeuse), et qui cherche maintenant un second souffle. Malgré le traitement excessif et un brin caricatural des personnages, on s’attache assez rapidement à eux, à leur gouaille et surtout à leurs faiblesses. Il y a le guitariste « vieux beau » en quête de reconnaissance, le chanteur diva et sa petite amie évaporée, la batteuse dure à cuire, le bassiste sympathique et le manager colérique.

Cette petite équipée se dirige à Coachella vers un festival miteux au milieu du désert américain, dernier recours des groupes « has been » dont ils font désormais partie. En route, ils s’arrêtent dans la boutique d’un vieil Indien qui leur vend de la drogue. Mais, comme dans Gremlins, il y a des règles strictes à respecter avec cette substance mystérieuse : n’en consommer qu’au coucher du soleil, à un endroit précis du désert, et ne jamais abîmer la nature. Si cette dernière règle est bafouée, le pire est à craindre. Or le bassiste tue une fourmi sans imaginer les conséquences de son acte. Elles se manifestent bientôt sous forme de hordes de fourmis de plus en plus grosses et de plus en plus virulentes, lesquelles s’attaquent au groupe en une série de saynètes délirantes où se mêlent l’humour cartoonesque, l’horreur burlesque et l’action très mouvementée.

1001 pattes contre 1001 watts

Le grain de folie récréatif de cette entreprise est hélas amenuisé par la piètre qualité des images de synthèse donnant corps aux monstres. Ces bêtes dignes d’un « creature feature » SyFy du début des années 2000 nous gâchent un peu le plaisir. À vrai dire, le pré-générique donnait le ton. On y voyait une jeune femme prise en chasse par une fourmi grosse comme un semi-remorque. Dans la panique, la belle se déshabillait tout en courant pour jeter aux mandibules de l’insecte géant des vêtements dans l’espoir de le ralentir. En tenue d’Eve, elle finissait dans l’estomac de la fourmi. Drôle, absurde et décomplexé, cette entrée en matière était déjà sabrée par la médiocrité des effets visuels. Le final de Dead Ant souffre aussi de ce manque de moyens. Les monstres attaquent le festival et provoquent un joli chaos, mais presque tout se passe hors-champ. Le massacre à grande échelle tant attendu n’a donc pas l’ampleur qu’il mérite, et la méthode que les héros finissent par trouver pour se débarrasser des créatures est d’une telle absurdité qu’on croirait presque une idée de dernière minute improvisée pendant le tournage. Malgré toutes ces scories, comment ne pas apprécier l’initiative et le manque de complexes de cette joyeuse initiative ?

 

© Gilles Penso

 

Complétez votre collection



Partagez cet article