Deadpool était déjà un joli coup d’esbroufe dissimulant sous sa fausse subversion une recette aux Ingrédients savamment dosés. Le principe ? Faire croire au public qu’on est son complice pour le mettre dans sa poche. Ce procédé bien connu porte un nom : démagogie. Et le succès confirma le fort potentiel rémunérateur d’une telle démarche. D’où une séquelle qui reprend logiquement les mêmes ingrédients en continuant d’imposer de force son statut de « film culte » (désormais, ce n’est plus le public qui décide mais le studio qui impose). Face à Deadpool 2, difficile de ne pas avoir l’impression d’ingurgiter un plat réchauffé. Le film s’inscrit dans le même univers que les X-Men, pas particulièrement pour rendre hommage aux comics originaux ou à la série de films initiée par Bryan Singer, mais surtout parce que c’est le même studio qui détient la franchise. D’où des clins d’œil appuyés à Logan, dernier film de la saga sorti à l’époque. Mais Logan se déroulait dans le futur, et non Deadpool 2. Faut-il y voir un paradoxe temporel ? Même pas. Ici, on ne se réfère pas aux événements qui se déroulent dans le film de James Mangold mais au film lui-même. Nous voilà plongés dans le règne du cinéma éphémère et autoréférentiel qui se regarde le nombril en commentant les succès du moment. D’ailleurs, s’agit-il encore de cinéma ? N’avons-nous pas plutôt affaire à une sorte de vidéo Youtube à 110 millions de dollars ?