Le fantastique baigne l’ensemble du film de manière évidente et omniprésente, mais tout en allusions sous-jacentes, jamais ouvertement. C’est l’une de ses grandes forces. L’efficacité du Bazaar de l’épouvante s’appuie aussi sur le choix de ses héros, une série de personnages très ordinaires, ce qui décuple les possibilités d’identification du spectateur. Tous très crédibles, les comédiens sont prompts à traduire les faiblesses et les défauts de ces protagonistes plus vrais que nature, avec en tête Ed Harris (le shérif Alan Pangborn, impulsif et sceptique), Bonnie Bedelia (son épouse Polly Chalmers, atteinte d’une arthrite douloureuse), Amanda Plummer (Mettie Cobb, une serveuse peu assurée) et J.T Walsh (Danforth Keeton, surnommé Buster, politicien paranoïaque). Leland Gaunt offre aux habitants de Castle Rock les objets dont ils rêvent depuis toujours, en échange d’une farce a priori insignifiante que ceux-ci doivent adresser à l’un de leurs voisins. Peu à peu, la situation dégénère et la tension et l’angoisse progressent lentement vers un point de non-retour.