Rains incarne donc le violoniste Claudin, qui connaît l’infortune d’être renvoyé de l’Opéra suite à une interprétation imparfaite due à une faiblesse passagère. Fou de colère, il occis sans autre forme de procès un éditeur qui a osé se moquer de son concerto, l’œuvre de toute une vie. Mais au cours du pugilat, il est défiguré par du vitriol (Gaston Leroux, rappelons-le, était l’un des auteurs les plus prestigieux du théâtre Grand-Guignol), et se met à errer comme un animal blessé dans les rues désertes de la ville. Pourchassé par les gendarmes, il se dissimule dans une bouche d’égout et, de là, parvient à rejoindre via un dédale sombre et malodorant les catacombes de l’Opéra. Y bâtissant son antre, il va et vient comme bon lui semble dans le prestigieux bâtiment, grâce à de nombreux passages secrets et à un trousseau de clefs qu’il a volé au directeur. Empruntant un masque blanc et un costume sombre, il fait dès lors régner la terreur à l’Opéra, dont il entend suinter la musique depuis son repaire souterrain. Amoureux de la belle Christine, il se donne pour but de la transformer en vedette, quitte à multiplier les meurtres pour y parvenir.