RETOUR VERS LE FUTUR 3ème PARTIE (1990)

Pour clore sa trilogie sur les chapeaux de roue, Robert Zemeckis envoie ses héros en plein Far West

BACK TO THE FUTURE PART 3

 

1990 – USA

 

Réalisé par Robert Zemeckis

 

Avec Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Mary Steenburgen, Lea Thompson, Thomas F. Wilson, James Tolkan

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA RETOUR VERS LE FUTUR

Si Robert Zemeckis avait attendu quelques années avant de donner une suite à Retour vers le futur, le temps de trouver le bon concept et de réaliser Qui veut la peau de Roger Rabbit, le troisième épisode de la saga s’est immédiatement enchaîné avec le précédent. Et pour cause : Retour vers le futur 2 et 3 ont été tournés dans la foulée, le cinéaste ne s’étant octroyé qu’une semaine de pause entre les deux films. Il faut dire que la démarche n’est plus la même. La fin ouverte du premier opus n’était en réalité qu’un gag n’appelant pas d’autre suite que celle que les spectateurs auraient pu bâtir dans leur propre imagination. Mais face au triomphe du film, une séquelle était inévitable. Au lieu de laisser le studio Universal l’orchestrer sans lui, Zemeckis joua le jeu et concocta avec son compère Bob Gale deux séquelles déclinant chacune à leur manière les thématiques développées avec panache en 1985. Même si Universal leur laissa la bride sur le cou, les deux hommes se triturèrent longtemps les méninges avant d’accoucher de la bonne idée. Ainsi, l’aventure située au Far West était initialement prévue comme un chapitre autonome de Retour vers le futur 2. Après avoir restructuré le scénario de manière plus judicieuse, Gale et Zemeckis ne gardèrent que trois actes pour le second épisode (l’année 2015, l’année 1985 et l’année 1955) et réservèrent les événements de l’an 1885 au troisième chapitre. Zemeckis s’embarqua donc avec son équipe sur le site légendaire de Monument Valley pour un tournage épique où il passa ses journées à assurer les prises de vue et ses nuits à superviser le montage de Retour vers le futur 2.

Tout le monde se souvient qu’à la fin du second chapitre, Marty McFly était coincé en 1955 après avoir vu Emmet Brown et la Delorean disparaître, frappés par un éclair. Mais quelques instants plus tard, il reçoit une lettre de Doc datée de 1885 qui lui permet de retrouver la voiture à remonter le temps, cachée près d’un cimetière. Avec la complicité du Doc des années 50, Marty retrouve son ami en plein Far West pour éviter qu’il ne se fasse abattre par le brigand Buford Tannen. Mais entretemps la Delorean a été endommagée et ne peut plus atteindre les 88 miles à l’heure nécessaires à son bon fonctionnement. Comment retourner vers le futur ? Alors que Doc se creuse les méninges, il rencontre la nouvelle institutrice de la ville, Clara Clayton (Mary Steenburgen) et en tombe amoureux. Ainsi Marty va-t-il devoir gérer non seulement les dangers de l’ouest et les problèmes mécaniques de leur véhicule mais aussi les élans romantiques de son complice plus excentrique que jamais…

Passé simple

Gale et Zemeckis ne pouvaient pas surenchérir sur la complexité scénaristique de Retour vers le futur 2, au risque de devenir totalement hermétiques et de perdre la majorité des spectateurs en route (Christopher Nolan ne se serait peut-être pas embarrassé de tels scrupules !). Ils optent donc pour une forme narrative volontairement simplifiée. Ainsi, à l’exception de son prologue et de son épilogue, Retour vers le futur 3 s’apprécie comme un grand western comique qui laisse un peu de côté les paradoxes temporels pour privilégier les scènes de poursuites, de règlements de comptes et de duels. Cette fois-ci, Doc n’a pas besoin d’un tableau noir pour expliquer à Marty (et aux spectateurs) sur quels mécanismes complexes repose l’intrigue. D’autant qu’à y regarder de près, la structure du film se calque fidèlement sur celle du premier opus. Marty et Doc préparent en effet leur voyage au cours du prologue, tous deux se retrouvent dans le passé pour une série de péripéties mouvementées, puis une course contre la montre au suspense haletant ramène notre jeune héros en 1985 où l’attend sa petite amie. Même le plan final des deux films est identique, si ce n’est qu’une locomotive rétro-futuriste à la Jules Verne remplace la Delorean. Moins minutieux que le premier film et moins virtuose que le second, ce troisième opus aura eu l’humilité de fermer toutes les portes narratives et d’assumer pleinement son rôle de chapitre final. Pour enfoncer le clou et clore définitivement un récit qui n’appelle plus de séquelle, Retour vers le futur 3 s’achève sur un happy end sans réserve, dont la morale se résume à un axiome simple : chacun est responsable de son propre avenir.

 

© Gilles Penso

 

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