A l’instar de Ring, Ju-On a tôt fait l’objet d’un remake hollywoodien. A la différence qu’ici, Sam Raimi, heureux producteur du projet, a souhaité maintenir l’action du film au Japon, et surtout confier la mise en scène au réalisateur de l’original, Takashi Shimizu. Le prologue est un véritable électrochoc, enchaînant deux séquences coup de poing qui montent en crescendo et laissent déjà le spectateur sur les rotules. Ainsi assistons-nous coup sur coup au suicide brutal d’un occidental interprété par Bill Pullman et à l’agression d’une jeune garde-malade japonaise par un fantôme effrayant dans un grenier obscur. L’intrigue se précise alors : Karen, une jeune étudiante américaine (Sarah Michelle Gellar), et Doug, son petit ami (Jason Behr), sont venus s’installer à Tokyo pour un stage d’études. Arrondissant ses fins de mois, Karen remplace une infirmière à domicile et se retrouve au chevet d’Emma (Grace Zabriskie), une femme âgée qui passe le plus clair de son temps à dormir et à parler seule. La maison semble paisible, mais en réalité deux spectres hantent les lieux et semblent animés d’une violente pulsion vengeresse, suivant le vieil adage japonais selon lequel ceux qui meurent avec rancœur reviennent tourmenter les vivants. D’abord terrifiée, Karen va progressivement reconstituer le puzzle qui pourra lui expliquer l’origine de la malédiction et l’empêcher de trépasser dans d’abominables circonstances comme tous ceux qui, avant elle, ont franchi le seuil de la maison.