Bien qu’ils soient traités très différemment et plus maladroitement, les thèmes d’Equinox (les jeunes couples dans la forêt, le vieux grimoire qui réveille les démons, les filles possédées l’une après l’autre, la gargouille maléfique, la forteresse moyenâgeuse, le témoignage enregistré sur un magnétophone à bande, les inspirations lovecraftiennes) annoncent ceux de la trilogie Evil Dead, qui commencera elle aussi en 16 mm avec un groupe de cinéastes amateurs. Le producteur Jack Harris (Danger planétaire, Dinosaurus) s’intéresse au film deux ans après la fin de son tournage et propose de le distribuer moyennant quelques modifications, ce que Muren accepte sans hésiter. Le monteur Jack Woods est donc embauché pour superviser cette nouvelle version, et c’est finalement lui qui est crédité comme réalisateur du film. « Le film a un peu changé lorsque Jack Harris a décidé de le sortir en salles », explique David Allen « Les acteurs ont été rappelés quelques trois ans après le début du tournage pour jouer dans des scènes additionnelles » (3). Equinox sort brièvement sur les écrans en 1971 et passe un peu inaperçu. Mais cette expérience aura permis à Dennis Muren de découvrir son penchant définitif pour les effets visuels, et de devenir progressivement l’une des plus grandes pointures en la matière.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en mars 2014
(2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998
© Gilles Penso