Les situations comiques édictées par ce scénario burlesque s’enchaînent sans beaucoup de finesse, à mi-chemin entre Abbot et Costello et les trois Stooges. Les seconds rôles cabotinent plus que de raison – notamment les gangsters maladroits, la gouvernante grimaçante ou le majordome George qui se prend les pieds dans les tapis et tombe dans les escaliers de manière récurrente – et l’intrigue ne présente que peu de rebondissements captivants. Les effets spéciaux eux-mêmes, toujours signés John P. Fulton, oscillent entre l’excellence (la femme invisible qui enfile ses bas, la bouteille de cognac qui remplit les verres) et la maladresse (certaines lignes de cache sont bien visibles, les cagoules et gants noirs sont aisément repérables dans certaines scènes de déshabillage). Dès son troisième long-métrage consacré à l’invisibilité, le studio Universal cède ainsi à la facilité, amorçant le mouvement parodique qui sera relayé par tous les Deux nigauds à venir.
© Gilles Penso