LA MORT DE L’INCROYABLE HULK (1990)

Cet ultime téléfilm consacré à Bruce Banner et à son monstrueux alter-égo met en scène une émule de la Veuve Noire de Marvel

THE DEATH OF THE INCREDIBLE HULK

 

1990 – USA

 

Réalisé par Bill Bixby

 

Avec Bill Bixby, Lou Ferrigno, Elizabeth Gracen, Andreas Katsulas, Philip Sterling, Barbara Tarbuck, Anna Katarina, John Novak, Duncan Fraser

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

Après le diptyque Le Retour de l’incroyable Hulk et Le Procès de l’incroyable Hulk, New World Entertainment enchaîne avec un troisième épisode qui, comme les deux précédents, est conçu pour que le géant vert puisse faire équipe avec un autre super-héros de l’écurie Marvel. Après Thor et Daredevil, le champ des possibles est encore large. Les producteurs jettent un temps leur dévolu sur She-Hulk mais abandonnent l’idée dans l’espoir de consacrer un film autonome à la super-héroïne verte, avec Brigitte Nielsen dans le rôle-titre. Des photos de la sculpturale comédienne en tenue de super-héroïne circuleront un temps, ainsi qu’un poster annonçant fièrement la sortie prochaine d’un long-métrage spectaculaire. Mais le projet n’ira pas plus loin. Iron Man est le prochain co-équipier envisagé, Tom Selleck étant pressenti comme l’interprète idéal du moustachu Tony Stark. Si l’idée est séduisante, elle ne sera hélas jamais portée à l’écran, sans doute pour des raisons de faisabilité technique. En ces temps pré-numériques, Iron Man n’est pas simple à mettre en scène. Après moult réécritures, La Mort de l’incroyable Hulk ne comportera donc aucun autre super-héros que le Titan vert, même si le scénario s’intéresse de près à une espionne internationale quittant ses employeurs mafieux pour se rallier à la bonne cause. Ce personnage, interprété par Elizabeth Gracen et surnommé Jasmin, est de toute évidence une réinterprétation libre de Natacha Romanov, la célèbre Veuve Noire qu’incarnera plus tard Scarlett Johansson sur le grand écran.

Plus triste, austère et affaibli que jamais, David Banner travaille comme agent d’entretien dans un grand complexe de recherche gouvernemental, sous le pseudonyme de David Bellamy. Mais ce n’est qu’une couverture. Le scientifique profite en effet de cette tâche subalterne pour s’introduire chaque soir dans un des laboratoires du bâtiment sous haute surveillance et trouver la formule qui lui permettra enfin de se débarrasser de Hulk. Jusqu’au jour où le vénérable docteur Ronald Pratt (Philip Sterling) le démasque. Au lieu de le dénoncer, ce dernier lui propose de l’aider à chasser définitivement le monstre vert qui lui gâche la vie. Les deux hommes unissent donc leurs efforts et leurs cerveaux pour mettre au point une expérience qui semble vouée au succès. Mais leurs travaux sont interrompus par l’irruption de Jasmin. Obligée de reprendre du service pour le commanditaire Kasha (l’impressionnant Andreas Katsulas) qui détient sa sœur en otage, cette espionne aux pattes de velours doit voler les inventions du docteur Pratt. La situation dégénère bientôt et Banner ne tarde pas à craquer sa chemise pour laisser libre cours aux rugissements de Hulk…

Un titre prophétique

Comme Le Procès de l’incroyable Hulk, cet opus est réalisé par Bill Bixby et tourné à Vancouver. Hulk y apparaît plus puissant que jamais, comme en témoigne cette scène délirante où il traverse un immeuble en défonçant les murs de plusieurs appartements consécutifs, au grand dam des habitants. Lou Ferrigno lui-même semble avoir encore gagné en masse musculaire. Hélas, l’impact de ses interventions est sérieusement amenuisé par une nouvelle perruque aussi peu seyante qu’une serpillère. La Mort de l’incroyable Hulk parvient à offrir aux téléspectateurs quelques séquences d’action inventives, comme l’attaque des bulldozers dans la casse automobile ou la poursuite finale sur le tarmac, mais cet épisode manque clairement d’énergie et d’enjeux dramatiques forts. Et même si Elizabeth Gracen est une co-équipière de poids, engoncée en fin de métrage dans une combinaison noire qui assume l’inspiration du personnage de Black Widow, l’absence d’un second super-héros digne de ce nom se fait cruellement ressentir. Ce troisième téléfilm ne connaîtra pas le succès espéré, freinant New World dans son envie d’en produire un nouveau dans la foulée. Bill Bixby s’éteindra trois ans plus tard, victime d’un cancer. La Mort de l’incroyable Hulk aura donc finalement porté un titre tristement prophétique, le Titan vert disparaissant dès lors des écrans jusqu’à sa résurrection au cinéma en 2003. Aujourd’hui encore, malgré les prestations ultérieures d’Eric Bana, Edward Norton et Mark Ruffalo, toutes très honorables, Bill Bixby reste pour beaucoup de fans le meilleur et le plus touchant des interprètes de Bruce Banner.

 

© Gilles Penso

 

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