Trente-six ans avant Une nuit en enfer, le film de gangsters et le film de monstres s’entrechoquaient déjà dans La Bête de la caverne hantée, un pur produit Roger Corman des années 50. Monte Hellman, qui dirigeait là son premier long-métrage, allait d’ailleurs être le producteur exécutif de Reservoir Dogs après que Quentin Tarantino ait un temps envisagé de lui en confier la réalisation. Dans une station de ski du Dakota, l’autoritaire chef de gang Alexander Ward (Frank Wolff), sa secrétaire/maîtresse portée sur la bouteille Gypsy Boulet (Sheila Carol) et ses deux hommes de main, le séducteur Marty Jones et le jovial Byron Smith (Richard Sinatra et Wally Campo), préparent le cambriolage d’une banque dont les coffres sont emplis de lingots d’or. Afin d’agir en toute tranquillité, ils ont prévu de détourner l’attention de la population et des autorités en dynamitant une vieille mine désaffectée à quelques kilomètres de leur forfait. Il ne leur restera plus alors qu’à atteindre un chalet isolé en pleine montagne, guidés par le moniteur de ski Gil Jackson (Michael Forest) auprès duquel ils se font passer pour des touristes, puis à attendre l’avion qui les transportera au Canada. A l’exception de la mort imprévue d’un ouvrier qui se trouvait sur les lieux de l’explosion, le plan semble marcher comme sur des roulettes. Mais en faisant sauter la mine, nos gangsters ont déclenché la fureur d’un monstre antédiluvien qui y sommeillait et qui les traque désormais jusque dans leur repaire.