Au concours des adaptations les plus improbables de l’œuvre de Mary Shelley, Le Château de l’horreur est l’un de nos grands favoris. Réalisé par Robert Harrison Oliver (autrement dit un Ramiro Oliveros, visiblement peu fier de ses origines ibériques), le film a le mérite d’annoncer très tôt la couleur. En effet, surgi d’on ne sait où, un homme préhistorique attaque les paysans d’un village d’Europe (une foule de dix figurants peu motivés) qui finissent par avoir sa peau. La défroque du sauvageon hirsute est transportée jusque sur la montagne qui abrite le château du docteur Frankenstein (un bien terne Rossano Brazzi, ex-amant d’Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus). Celui-ci a enfin découvert le secret de la vie. Il capte l’énergie électrique de la foudre pour la faire passer à travers le corps de l’homme préhistorique, auquel il a greffé le cerveau d’une jeune fille décédée qu’il a récupéré dans un cimetière. Très fier de sa création, il la baptise Goliath, et ses quatre assistants l’applaudissent bien fort. Car Le Château de l’horreur, entre autres curiosités, se distingue par le nombre record d’auxiliaires dont il dote le baron Frankenstein : Genz le nain (incarné par Michael Dunn, futur Miguelito Loveless de la mythique série Les Mystères de l’ouest), Kreegin le bossu (Xiro papas, scénariste et producteur exécutif du film), ainsi qu’Igor le mutilé et Hans le dément. Bref c’est une véritable cour des miracles qui s’agite dans le château du savant.